Page:Say - Catéchisme d’économie politique.djvu/89

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
75
CHAP. XII. — DE LA MONNAIE.

Une monnaie frappée peut-elle tomber au-dessous de la valeur d’un petit lingot qui l’égale en poids ?

Non ; parce qu’alors son possesseur, en la fondant, l’élèverait aisément de la valeur d’une pièce à la valeur du lingot. Une monnaie métallique, par cette raison, ne peut jamais tomber au-dessous de la valeur du métal dont elle est faite.

Pourquoi les gouvernements se réservent-ils exclusivement le droit de frapper les monnaies ?

Afin de prévenir l’abus que des particuliers pourraient faire de cette fabrication, en ne donnant pas aux pièces le titre[1] et le poids annoncés par l’empreinte ; et aussi quelquefois afin de s’en attribuer le bénéfice, qui fait partie des revenus du fisc[2].

La monnaie d’argent et la monnaie d’or varient-elles dans leur valeur réciproque ?

Leur valeur varie perpétuellement comme celle de toutes les marchandises, suivant le besoin qu’on a de l’une ou de l’autre et la quantité qui s’en trouve dans la circulation. De là l’agio, ou bénéfice que l’on paie quelquefois pour obtenir 20 francs en or contre 20 francs en argent.

  1. Le titre est la proportion de la quantité du métal précieux et de la quantité de cuivre ou d’autre alliage qui se trouve dans les pièces de monnaie.
  2. Fisc veut dire le trésor du prince ou celui du public.