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Page:Say - Chailley - Nouveau dictionnaire d’économie politique, tome 2.djvu/179

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à ce degré de développement suprême, peuvent faciliter les relations de peuple à peuple par des unions commerciales et des traités de commerce, à condition que ces traités soient également favorables pour tous les contractants.

List a recours à des exemples tirés de l’histoire pour rendre sa théorie plus intelligible. L’Espagne, le Portugal, le royaume de Naples se trouvent dans la période purement agricole ; l’Allemagne et l’Amérique du Nord sont dans la période de développement industriel ; l’Angleterre est arrivée au quatrième degré, la France est sur le point de l’atteindre. L’Allemagne a besoin d’un territoire étendu et arrondi pour augmenter sa force productrice, de même que de la puissance maritime et d’un Navigation 1 s Act. Le Zollverein doit être étendu jusqu’à la mer ; au nord et au sud, il faut créer une flotte. Mais tout cela ne peut se maintenir qu’à l’aide d’un système protecteur conséquent pour toutes les branches de l’industrie indigène.

Les opportunistes en économie politique qui remplissent les chaires dans les universités allemandes, font valoir comme un grand mérite de List, l’emploi qu’il a fait de l’histoire : il a obligé les économistes allemands à s’occuper davantage d’étudier l’histoire. Malheureusement, sïl a eu l’intuition de la nécessité des études de ce genre, le sens véritable de l’histoire et de ses enseignements lui a fait défaut ; il s’est servi de manuels tout faits, d’ouvrages de seconde ou de trosième main et ses conclusions ont été souvent fausses,

List a insisté sur le rôle de la nation dans le développement économique, par opposition à l’individu et à l’humanité. Il a été amené à considérer surtout le côté politique, le côté contemporain et immédiat. Comme tous ceux qui font de la polémique quotidienne sans posséder de notions scientifiques et méthodiques, il a été conduit à exagérer l’influence de l’intervention de l’État. Arthur Raffalovich,

Bibliographie.

Ouvrages de List : Gutachten ûber die Errichtung einer Staatswirtschaftlichen Fakultàt, 1817. — AufsàtzeinSaehen ders Eandelsvereins, 1818-1820. — Die Freiheit und die Beschrànkung des auswârtigen Randels, ans dem historischen StandpunJcte beleuchtet, 1839. — Bas Wesen und der Werth einemationalen Gewerbsproduktions kraft, 1839.

— Outlmes of a New System of Political Economy, 1 827 (Philadelphia). — Bas nationale System der politischen Œkonamie, 1841. — Die Ackeroerfassung, die Zvyeigwirtschaft und die Auswanderung , 1842. — Zur deutschen Eisenbahnfrage, 1844. — Uber die Deziehungen der Land-r wh’tschaft zur Industrie und sum Handel, 1844. — Ueber die national œkonomische lioform der KôniyreiehesUngarn, 1845. — Die polUische œkonomische national Einheilt der

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Deutschen^ 1846. — Ueber der Werth und die Bedtnffun gen einer Allianz zwischen Grossbritannien und Deutschland, 1846.

La biographie la plus complète de List est celle de Hausser, professeur d’histoire à Heidelberg, 1850, chez Cotta, à Stuttgart (eu 2 volumes, dont le second renferme les écrits détachés de List). Hausser était l’ami intime de List et ne brille pas par l’impartialité ni les connaissances économiques.

Eheberg a fait précéder la 7° édition du Système national (chez Cotta, 1883) d’une étude historique et critique de 249 pages. Enfin, pour ne rien oublier : List, par F. Goldschmidl, 1878.

Parmi les écrivains qui ont critiqué List, on peut citer Baumstark, 1842. — Rau, Zur Kritik uber F. Lisfs nationale System der politischen Œkonomie. — Roscher, dans îes Gottmgiscken gelehrten Anzeigen, 1842 et dans son Histoire de l’économie politique en Allemagne, p. 970-991. — Kmes, d&nssa. Politiscfte Œkonomie. — Duhuing, dans sa Kritische Geschichte der national Œkonomie. — Iïtldebrakd, dans National Œkonomie der Gegenwartund Zukunft. — ’ûsianbeu, Enttâuschung des Publikums, oder Beleucktung der Manukfaktur Philosophie des Doklor List, — Bruggemakn, jF. List’s Nationale System.

LIVERPOOL (Lord). — Sir Charles Jenkinson, né le 10 mai 1727 dans le comté d’Oxford, élevé à la pairie sous le titre de baron de Hawkesburj en 1786 et fait comte de Liverpool en 1796. Il débuta dans la carrière littéraire et collabora au Monthly Review. Secrétaire-adjoint de la Trésorerie lors du passage de lord Bute au ministère en 1764, il entra, à la chute du ministère, dans le parti des « Amis du roi ». « Le nombre des places qu’il obtint dès lors est si grand, dit la chronique, qu’il est très difficile de les énumérer toutes avec exactitude. » Il devint successivement lord de l’amirauté, en 1767, — vicetrésorier d’Irlande, en 1772 ; — « Glerk of the pells» d’Irlande, en 1775, à la suite d’un contrat passé avec Fox, sous-secrétaire d’État pour la guerre, en 1778.

A la chute de lord North, il se retira dans la vie privée et travailla à compléter sa Collection des traités de 1748 à 1783. En 1786, Pitt le prit dans son ministère comme chancelier du duché de Lancastre et président du « Board of Trade », en même temps qu’il le faisait entrer à la Chambre des lords. A la mort de son oncle, sir Banks Jenkinson, Il fut. pourvu des fonctions lucratives de receveur des douanes*. Il mourut le 17 décembre 1808.

Indépendamment de sa Collection des traités, que nous avons déjà citée, lord Liverpool nous a laissé plusieurs autres ouvrages assez importants savoir : une dis- [1]

  1. . La plupart de ses biographes disent qu’il fui ensuite maître de la Monnaie. MM. J. W. fîirdt et H. R. Grengelï, qui ont préparé pour le compte de la Banque d’Angleterre utie édition du fameux Traité de lord Liverpool sur les monnaies, déclarent n’avoir trouvé aucune trace de son passade à la Monnaie. Le fils de lord Liverpool, lord Hawkerburv, plus tard premier ministre, a été maître de la mounaïè eu 1799 et 1800.