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l'ÈdinburghRevîew les questions économiques et administratives. Appeié en 1828 à Londres, où fut créée pour lui la chaire d’économie politique qu’il occupa jusqu’en 1832, il fut nommé peu d’années après contrôleur du <f Stationery Office », c’est-à-dire comme directeur-contrôleur des impressions et des achats de papiers de l’État et des ministères. C’est ainsi qu’il publia en 1835 des Observations relatives aux droits sur le papier, qui firent réduire ces droits la même année. Mais, dès 1825, il s’était consacré à l’économie politique, à laquelle il donna le reste de son existence et rendit les plus éminents services. Il avait été élu correspondant de l’Institut de France en 1834 ; il devint, en janvier 1843, associé étranger de l’Académie des sciences morales et politiques.

Il a laissé : A discourse on the rise, progress, peculiarobjects and importance ofpolitical Economy, i82S,’m-8, Edimbourg ; réimprimé sous le titre de The principles ofpolitical Economy, with some inquires respecting their application and a sketch of the rlse and progress of the Science, 1849, Edimbourg ; traduits par Aug. Planche sous le titre Principes d’économie politique (Paris, 18ol,2 vol). — An essay on the circumstances which détermine therateofwages and the condition ofthe labouring cesses [anon.]. 1826. Edimbourg. — Observations on the duty onseaborn coal, etc. [anon.]. 1830, Londres. — Observations on the influence of the East-India company^s monopoly on the priée and supply of tea and on the commerce with ïndia, China, etc. [anon.] 1831 Londres. — Select collection ofearly english tracts of commerce. Id., ibib. — Historical sketch ofthe Bank of England [anon.]. Id. ibid. — A statistical account of the British Empire, 2 -vol. Londres, 1837 ; la meilleure assurément de toutes les statistiques raisonnées de la Grande-Bretagne, surtout au point de vue des ressources manufacturières. — Statemenis illustrative ofthepolicy andprobable conséquence of the proposed repeal of the escisting corn-laws, etc. 1848. Londres. — A Treatise on the principles and practical influence of taxation and the funding System. 1845, Ibid. Mais les deux ouvrages les plus connus de Mac Gulloch sont certainement ses deux dictionnaires : A Dictionary practical, theoretical and historical of Commerce and Commercial navigation. Londres, 1834 ; arrivé à sa 4 e édition en 1852, complété, moins de six ans après, par le Die tionary geographical, statistical and historical of the varions countries in the world. Londres, 1842 et 1856, 2 vol. Ces 3 volumes ont donné ridée, en France, du vaste Dictionnaire du commerce et de la navigation, publié par Guillaumin, exécuté sur un plan beaucoup plus large et également arrivé,

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dès 1862, a sa 2 e édition. Citons enfin, sa Literature of political Economy (-1815, Londres) bibliographie complète de l’économie politique, avec force notes historiques, critiques et biographiques ; le catalogue, en un mot, le plus sérieux et le mieux raisonné de toutes les publications économiques, qu’ont toujours invoqué, vu son autorité et ses minutieuses recherches, A. Blanqui et tous ceux qui ont étudié les précurseurs, les maîtres et les disciples de la science. Edmond Rekaudin.

MACHAULT. — Jean-Baptiste Machault d’Arnouville, né le 13 décembre 1701, mort en 1794, était fils d’un conseiller d’État. Luimême débuta par être maître des requêtes. Il fut nommé ensuite intendant à Valenciennes. Il s’y trouvait lorsque, sur la recommandation de d’Argenson, il fut élevé au poste de contrôleur général en remplacement d’Orry (1745). Il connaissait peu les finances dont il n’avait fait aucune étude spéciale ; mais il sut s’entourer d’hommes compétents et profiter de leurs conseils. Son biographe dit qu’il était d’une grande intelligence, ferme de caractère, inébranlable dans ses résolutions, mais qu’il manquait un peu d’activité.

Sa carrière au contrôle général présente deux périodes distinctes ; dans la première, Machault est aux prises avec des difficultés pressantes, immédiates ; il y fait face par tous les moyens, fût-ce les plus empiriques, les moins rationnels ; il se montre uniquement homme d’action et d’expédients. Dans la seconde, moins harcelé par les nécessités journalières, il se révèle théoricien et réformateur sans perdre ses qualités d’homme d’action..

Au moment où il prenait le contrôle général, la France était depuis quatre années engagée dans la guerre ; le royaume s’épuisait à soutenir les prétentions de Charles-Albert de Bavière sur la couronne impériale. En même temps commençait le règne de M me de Pompadour. Il n’était pas possible de maintenir dans les finances l’économie que le cardinal de Fleury y avait introduite et poussée jusqu’à l’avarice. La guerre exigeait des subsides ; la favorite faisait du gaspillage un moyen de gouvernement. Pour subvenir à tout, Machault élève la taille et ses accessoires ; il crée des rentes viagères ; pour pourvoir aux intérêts et à l’amortissement de ces rentes, il impose de quatre sous additionnels les droits d’entrée et d’octroi dans les villes, les attributions d’offices, la capitation et l’impôt du dixième. Il établit des taxes nouyelles sur les suifs, sur le pa-