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Page:Say - De l’Angleterre et des Anglais.djvu/12

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République, ne pouvait supporter tous les frais d’une défense si difficile. L’Angleterre par ses subsides, pourvoyait à une partie de ces frais. Des Agens répandus sur les points accessibles du Continent, et dans les armées alliées, en Portugal, en Espagne, en Allemagne, obligés de se procurer, en nature ou en argent, les valeurs que devait fournir l’Angleterre, offraient leurs traites sur Londres, ce qui rendait abondantes sur le Continent, les lettres de change payables en Angleterre, et avait avili son change, au point qu’une livre sterling qui, dans l’origine, valait, en argent de France, a 4 francs, a pu, pendant un temps, s’acheter sur le Continent, pour 16 à 17 francs[1].

  1. On se tromperait si l’on s’imaginait que toute la dépréciation du change sur Londres, avait pour causé le discrédit des billets de banque, seule monnaie avec quoi une lettre de change sur l’Angleterre peut être acquittée. On a payé dernièrement 23 francs environ une livre sterling qu’on a obtenue pour 16 francs, et cependant on sait fort bien en 1815 que la banque d’Angleterre n’a pas plus de moyen d’acquitter ses billets en espèces, qu’elle n’en avait en 1813.

    Pendant la guerre, avec 93 guinées en or sur le continent, on achetait 100 guinées en or payables à Londres*. Le discrédit n’était pour rien là dedans. C’était l’abonnement qui dépréciait la monnaie anglaise, la monnaie payable dans Londres, et non le défaut de confiance dans les billets.

*. Report to the house of commons on the light price of Bullion, pag. 33.