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Page:Say - De l’Angleterre et des Anglais.djvu/23

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résultat, devient la cause d’un autre résultat, qui sera une cause à son tour. L’énormité des charges supportées par le peuple anglais, a rendu exorbitamment coûteux tous les produits de son sol et de son industrie. Chacune des consommations des producteurs de toutes les classes, chacun de leurs mouvemens, pour ainsi dire, étant taxés, les résultats de leur industrie sont devenus plus chefs, sans que cette cherté tournât à leur avantage. Dans chaque profession, les gains ne sont pas sensiblement plus forts en vertu du renchérissement de la marchandise produite dans cette profession, parce que ce renchérissement s’en va en frais d’impôts payés par le producteur, et n’ajoute rien à ses profits, et cette cherté générale oblige les producteurs, en leur qualité de consommateurs, à s’imposer de continuelles privations.

Un Anglais qui a un commerce, si le capital qu’il emploie ne lui appartient pas, et s’il est obligé d’en payer l’intérêt, ne peut soutenir sa famille. Une terre, un fonds placé, qui partout ailleurs suffiraient pour procurer de l’aisance sans travail, ne suffisent point en Angleterre pour faire vivre leur possesseur : il faut encore, s’il ne les fait pas valoir lui-même, qu’il