Page:Say - De l’Angleterre et des Anglais.djvu/24

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exerce un talent, qu’il concourre soit en chef, soit en sous-ordre, à une autre entreprise.

Enfin celui qui n’est pas à portée d’exercer une industrie ou un talent quelconque, celui qui a un revenu modéré, fixe, et qui n’est pas attaché à la glèbe, voyage dans des pays où les objets de consommation sont moins coûteux, et c’est le motif qui a chassé vers la France, la Belgique, la Suisse et l’Italie ces nuées de voyageurs anglais, parmi lesquels il s’en est trouvé aussi quelques-uns que la seule curiosité a mis en mouvement.

C’est aussi la cause de la grande détresse de la classe qui n’est simplement que manouvrière. Un ouvrier, selon la famille qu’il a, et malgré des efforts souvent dignes de la plus haute estime, ne peut gagner en Angleterre que les trois quarts et quelquefois seulement la moitié de sa dépense. La paroisse, c’est-à-dire le produit de la taxe pour les pauvres, est obligée de subvenir au surplus. Un tiers, dit-on, de la population de la Grande-Bretagne est ainsi obligé d’avoir recours à la charité publique. On rencontre très-peu de mendians, parce que les secours sont donnés à domicile et ne suffisant pas pour les faire vivre, il faut encore qu’ils travaillent. Un