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Page:Say - De l’Angleterre et des Anglais.djvu/31

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système économique, à se donner tant de peines, et cependant à éprouver tant de privations, on se demande avec amertume : À quoi sert donc la liberté civile et religieuse, celle de la presse, la sûreté des propriétés et la domination des mers !

Le grand malheur de l’Angleterre, vient d’avoir eu depuis de nombreuses années, des Administrations successives qui, en commettant toutes les fautes possibles, n’ont jamais commis celle de manquer aux engagemens du Gouvernement. Cette régularité passée en principe, jointe à la publicité des comptes et à l’édifice spécieux de la caisse d’amortissement, consolidé par M. Pitt, a élevé le crédit du Gouvernement au point de lui permettre de consommer le principal des revenus à venir du peuple anglais, de faire porter aux générations futures le poids des fautes de la génération présente, et de décupler, de centupler l’importance de ces fautes, par les vastes ressources que ce crédit mettait aux mains des directeurs du cabinet politique.

Qu’on prenne la peine de combiner cet élément avec l’orgueil d’une nation à qui l’on peut faire commettre toutes les sottises ima-