Page:Say - De l’Angleterre et des Anglais.djvu/36

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dans une grosse exploitation, on fait plus d’ouvrage en un jour qu’en un mois par la méthode ordinaire.

Enfin le travail humain, que la cherté des objets de consommation a rendu si dispendieux, n’est dans aucune circonstance remplacé aussi avantageusement, que par les machines à vapeur, improprement appelées par quelques personnes pompes à feu.

Il n’y a pas de travaux qu’on ne soit parvenu à leur faire exécuter. Elles font aller des filatures, des tissages de coton et de laine ; elles brassent de la bière, elles taillent des cristaux. J’en ai vu qui brodaient de la mousseline et qui battaient du beurre. À NewCastle, à Leeds, des machines à vapeurs ambulantes traînent après elles des chariots de houille ; et rien n’est plus surprenant, au premier abord, pour un voyageur, que la rencontre, dans la campagne, de ces longs convois qui s’avancent par eux-mêmes et sans le secours d’aucun être animé.

Partout les machines à vapeurs se sont prodigieusement multipliées. Il n’y en avait que deux ou trois à Londres il y a trente ans ; il y en a des milliers a présent. Elles sont par centaines dans les grandes villes manufacturière ;