Page:Say - De l’Angleterre et des Anglais.djvu/40

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nature des choses, et les embarras renaîtront avec une nouvelle vigueur. Pour se faire des idées nettes sur ces questions, quelques explications deviennent nécessaires.

Nous avons vu au commencement de cet écrit, quelles circonstances en favorisant l’activité du commerce et des manufactures de l’Angleterre, y avaient fait monter le prix du blé. Les contributions du cultivateur, le loyer que le fermier paye au propriétaire, ont monté dans la même proportion : et maintenant ceux qui se mêlent d’agriculture prétendent que pour que le prix du blé puisse rembourser au cultivateur ses avances, il faut que ce prix se maintienne entre 95 et 100 shillings le quarter, et que par conséquent, il convient d’en empêcher l’importation du moment qu’il tombe au-dessous de ce prix.

Ils ajoutent, que si la législature ne consacre pas ce principe, il sera impossible aux fermiers de payer aux propriétaires leur fermage, à l’État, ses contributions, que la culture du grain donnant de la perte, on abandonnera l’exploitation des terres médiocres, qu’on changera la destination des bonnes ; que le grain deviendra plus rare ; qu’on n’évitera pas son renchérissement, et que la nation an-