Page:Say - De l’Angleterre et des Anglais.djvu/54

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il n’en est pas moins constant que dans l’état présent des choses, on ne peut en Angleterre se passer de 62 millions sterling environ de papier-monnaie, au taux de sa valeur actuelle ; que si sa valeur nominale diminuait d’un quart (c’est-à-dire si au lieu de 62 millions en circulation on n’en laissait que 46 ou 47), la valeur vénale de ces 47 millions augmenterait et acheterait autant de denrées que l’on peut en acheter aujourd’hui pour 62 millions.

C’est donc la quotité des billets et non le discrédit qui influe sur leur valeur ; le discrédit, quel qu’il soit, n’a pas la moindre influence sur cette valeur : résultat, fondé sur les faits, fort différent, ce me semble, de l’opinion commune, et qui doit influer sur l’idée qu’on se forme du papier-monnaie d’Angleterre, sur les moyens qu’on propose pour l’acquitter, et sur les craintes qui peuvent résulter de son défaut de remboursement