Page:Say - De l’Angleterre et des Anglais.djvu/55

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Que si l’on me demandait à quelle époque je crois que la banque d’Angleterre paiera ses billets à bureau ouvert, je répondrais que je n’en sais rien ; mais que ma réponse, en supposant que je fusse en état de la faire, n’aurait aucune importance. En effet, lorsqu’on traite une monnaie précisément de la même manière que si on ne lui accordait aucune confiance, qu’importe sa matière ? c’est comme si l’on demandait quand fera-t-on succéder une monnaie d’or à une monnaie d’argent ?

Ces phénomènes monétaires, entièrement neufs, jettent beaucoup de jour sur la théorie générale des monnaies, et produiront par la suite des faits assez extraordinaires[1].

Il est un autre point qui n’est pas lié aussi intimement avec les circonstances, mais sur lequel il me semble que l’opinion a aussi bien besoin d’être éclairée. C’est sur la puissance qu’on croit que l’Angleterre tire de ses colonies, et notamment de l’Inde, de ce pays où une compagnie de marchands anglais possède une étendue de pays plus vaste que les trois royaumes, et règne sur quarante millions de sujets.

Les Anglais ne peuvent tirer des richesses

  1. Voyez mon Traité d’Économie politique, liv. I, chap. 21, sur la Nature et l’Usage des Monnaies.