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Page:Say - De l’Angleterre et des Anglais.djvu/58

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Ces profits pour une compagnie qui a six millions St. de capital et 46 millions de dettes, ne sont assurément pas bien considérables. Cependant ils paraissent exagérés ; ils sont pris sur l’indication de quatre années vraisemblablement meilleures que les autres ; plusieurs auteurs respectables affirment que les actionnaires de la Compagnie des Indes, ne gagnent pas comme négocians ce qu’ils perdent comme souverains ; et ce résultat semble confirmé par les emprunts auxquels la Compagnie a souvent été obligée d’avoir recours, pour que ses actionnaires ne fussent pas privés de dividende.

N’importe, les partisans de la Compagnie des Indes affirment que, même en perdant, elle est utile à l’Angleterre.

Ils disent qu’une fort grande partie de ses dépenses dans l’Inde, tournent au profit des employés civils et militaires qu’elle y salarie. J’en conviens ; mais ces salaires sont pour la plupart, gagnés dans l’Inde ; ils y sont consommés et n’ajoutent rien à la puissance de la nation anglaise en Europe[1].

  1. L’armée indienne est de 140 mille hommes, commandée par 3000 officiers anglais. L’armée anglaise dans l’Inde, payée par la compagnie, est de 17 mille hommes, les officiers compris. La compagnie salarie en outre 25 mille matelots. Elle emploie dans l’Inde comme juges, administrateurs, gens d’église, commis, 1056 Anglais, et au-delà de 12 mille natifs.