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Page:Say - De l’Angleterre et des Anglais.djvu/59

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Ils disent que les marchandises anglaises, auxquelles ce commerce procure un débouché, répandent des bénéfices en Angleterre. J’en conviens également ; mais les capitaux et l’industrie des Anglais, s’ils ne s’appliquaient pas aux approvisionnements de l’Inde, s’appliqueraient à d’autres objets. Et qui empêcherait les Anglais de trafiquer avec l’Inde, et d’y vendre à-peu-près les mêmes articles, quand ils n’en seraient pas les dominateurs ? La souveraineté ne fait pas acheter à un peuple ce qu’il n’est pas en état de payer, ou ce qui ne convient pas à ses mœurs ; et quand on lui offre ce qui lui convient, il l’achète sans être assujéti.

Il ne faut pas, au surplus, évaluer trop haut, les marchandises anglaises qui s’écoulent dans l’Inde, on sait assez que les pays de l’Orient estiment plus l’argent que les marchandises de l’Europe. Je trouve que dans l’espace de six années, de 1803 à 1808, les exportations de l’Angleterre aux Indes, se sont élevées à une valeur totale de 16,306,825 livres sterling, sur laquelle 6,286,344 livres sterling, ont été exportées en numéraire ; ce qui