Page:Say - Lettres à M. Malthus sur l’économie politique et la stagnation du commerce.djvu/86

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Si vous partagez, comme c’est bien souvent le cas, cette fortune entre des personnes dont l’une fournit l’industrie, l’autre le capital, l’épargne est bien moindre encore, parce qu’alors deux familles, au lieu d’une, doivent vivre des profits réunis du capital et de l’industrie[1]. De toutes manières il n’y a que les très-grandes fortunes qui puissent faire de grandes épargnes : et les très-grandes fortunes sont rares en tous les pays. Les capitaux ne peuvent donc pas s’augmenter avec une rapidité capable de produire des bouleversemens dans l’industrie.

Je ne saurais partager les craintes qui vous ont fait dire (page 357) :« Qu’un Pays a est toujours exposé à un accroissement plus rapide du fonds destiné à l’entretien de la

  1. Ce cas est bien plus fréquent en France qu’en Angleterre, où le taux des profits industriels et de l’intérêt des capitaux est trop bas pour que, dans les industries ordinaires, les premiers suffisent à l’entretien d’une famille dépourvue de capitaux.