Page:Say - Mélanges et correspondance d’économie politique.djvu/472

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trouverait à ne pas remplir cet engagement. On le remplit par le sentiment de l’utilité générale de la fidélité dans les promesses ; on le remplit pour ne pas autoriser la violation des obligations des autres envers soi ; on le remplit afin d’être considéré comme homme d'honneur, et jouir des avantages attachés à la probité et à l’estime ; et quand on est assez peu, frappé de ces avantages pour oser manquer volontairement à ses engagement, les lois civiles sont là pour vous forcer à les remplir ; parce que les lois civiles ont été faites d’avance et par des gens désintéressés, qui étaient justement convaincus des avantages dont les hommes jouissent généralement lorsqu’ils sont fidèles à leurs engagemens. Cela est si vrai que l’on pourrait définir les bonnes lois, des moniteurs placés pour avertir continuellement chaque homme de ne pas sacrifier à l’intérêt du moment, qui se présente avec vivacité, l’intérêt durable, moins vif y quoique bien supérieur.

Des lois bien faites sont donc les meilleur guides qu’on puisse donner à ceux qui sont trop peu éclairés pour connaître leurs véritables intérêts ; plus on est avancé dans cette connaissance, et moins on a besoin de lois ; mais, £n même temps, des lois bien faites sont toutes conformes au principe de l’utilité, car qui ose-