Elles doivent à la vérité se prêter mutuellement de grands secours. Il est impossible de bien observer les états sous le rapport économique, sans connaître les principes sur lesquels se fonde l’Économie politique ; et il est impossible de posséder ces principes sans avoir tiré des conséquences communes d’une foule de faits particuliers. C’est sans doute la raison pour laquelle on les a confondues jusqu’à ce moment. L’ouvrage de Smith n’est qu’un assemblage confus des principes les plus sains de l’Économie politique appuyés d’exemples lumineux ; et des notions les plus curieuses de la Statistique mêlées de réflexions instructives ; mais ce n’est un traité complet ni de l’une ni de l’autre. Son livre est un vaste chaos d’idées justes, pêle-mêle avec des connaissances positives.
Nos connaissances en Économie politique peuvent être complètes ; c’est-à-dire que nous pouvons parvenir à découvrir tous les faits généraux dont l’ensemble compose cette science : il n’en saurait être de même de nos connaissances en statistique. La statistique, comme l’his-