Page:Say - Traité d’économie politique, 1803, I.djvu/15

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toire, est une science qui sera toujours plus ou moins incertaine, plus ou moins incomplète. On ne peut donner que des essais détachés et très-imparfaits sur la statistique des temps qui nous ont précédés et des pays éloignés. Quant au tems présent il est bien peu d’observateurs placés de manière à pouvoir recueillir des notions certaines sur une grande étendue de pays ; l’inexactitude et l’incapacité des hommes à qui l’on est obligé de s’en rapporter ; la défiance inquiète de certains gouvernemens ; la mauvaise volonté et l’insouciance de beaucoup d’autres, opposeront toujours de grands obstacles aux efforts qu’on fera pour recueillir des particularités exactes sur les différens états ; et parvînt-on à les avoir, elles ne seraient vraies qu’un instant ; aussi Smith avoue-t-il qu’il n’ajoute pas grand’foi à l’arithmétique politique.

L’Économie politique au contraire est établie sur des fondemens solides du moment que les principes qui lui servent de base, sont des déductions rigoureuses de faits généraux incontestables. Les faits généraux sont à la vérité fondés sur l’ob-