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Page:Say - Traité d’économie politique, III, 1826.djvu/301

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existantes dans la société. L’échange de deux valeurs inégales (c’est-à-dire l’échange où l’un des échangistes dupe l’autre) ne change rien non plus à la somme des valeurs sociales, bien qu’il ajoute à la fortune de l’un ce qu’il ôte à la fortune de l’autre. Les deux objets échangés n’en ont ni plus ni moins de valeur qu’auparavant. L’échange de deux produits, ou de deux fonds productifs, sous quelque rapport qu’on le considère, n’est donc point une production.

Lors même qu’on dit : La production est un échange dans lequel on donne les services productifs ou leur valeur, pour recevoir les produits ou leur valeur, ce n’est pas à dire que ce soit l’échange même qui produise. Les fonds productifs (industrie, terrains, capitaux) sont susceptibles de produire un service d’où résulte un produit utile ; et c’est ce service que (à mesure qu’il est créé) on échange contre un produit. La véritable création est celle du service productif qui a une valeur ; le reste n’est plus qu’un échange de valeurs. Je ne fais, au reste, cette observation, purement métaphysique, que pour prévenir le reproche d’une contradiction qui ne serait que dans les termes.


Emprunt. C’est l’acte par lequel le prêteur cède à l’emprunteur l’usage d’une valeur. L’emprunt suppose la restitution ultérieure de la valeur empruntée, soit en une seule fois, soit au bout de certains termes, comme dans l’emprunt viager.

La chose empruntée est la valeur et n’est pas la marchandise, n’est pas l’argent, par exemple, sous la forme duquel cette valeur se trouvait au moment de l’emprunt. Ce n’est pas en conséquence l’abondance de l’ar-