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Page:Say - Traité d’économie politique, III, 1826.djvu/311

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buable, et non sur la somme que reçoit le gouvernement ; tellement que les frais de recouvrement, le temps perdu par le contribuable, les services personnels qu’on exige de lui, etc., font partie des impôts.

La valeur, sous quelque forme qu’elle soit, qui est sacrifiée par le contribuable pour l’acquittement de l’impôt, n’est point reversée dans la société. Elle est consommée pour satisfaire les besoins du public, et par conséquent détruite. (Voyez le mot Consommation.) L’achat que fait le gouvernement des denrées ou des services qu’il juge à propos de consommer, n’est point une restitution, mais un échange dans lequel les vendeurs donnent en produits une valeur égale à celle qu’on leur paie en argent.

La société n’est donc indemnisée du sacrifice que lui coûte l’impôt, que par la sûreté, par les jouissances quelconques qu’il procure à la société. Si ces jouissances peuvent être obtenues à meilleur compte, elle fait un marché onéreux[1].

Le sacrifice résultant de l’impôt ne tombe pas constamment et complètement sur celui par qui la contribution est payée. Lorsqu’il est producteur et qu’il peut, en vertu de l’impôt, élever le prix de ses produits, cette augmentation de prix est une portion de l’impôt, qui tombe sur le consommateur des produits qui ont renchéri.

L’augmentation de prix ou de valeur que les produits subissent en vertu de l’impôt, n’augmentent en

  1. Une nation dont les organes ne réclament pas efficacement contre une semblable lésion, n’est pas bien représentée.