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Page:Say - Traité d’économie politique, III, 1826.djvu/334

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Elle consomme également après un échange les services productifs de ses fonds, si elle emploie ces services à la création d’un nouveau produit ; car la production est un échange où l’on donne des services productifs pour recevoir un produit.


Le Revenu annuel est la somme de tous les revenus qu’on a recueillis dans l’année. Le Revenu national est la somme de tous les revenus recueillis dans la nation[1].

Un particulier ou une nation qui consomment improductivement tous leurs revenus, ne s’en trouvent pas plus pauvres ; car, conservant leurs fonds productifs, ils peuvent jouir du même revenu l’année suivante[2]. Ils augmentent leurs richesses de toute la portion de leurs revenus qu’ils consomment reproductivement, parce que c’est autant d’ajouté à leurs capitaux.

Le revenu national égale le produit brut de la nation, ou la valeur entière de tous les produits ; car les frais qu’un producteur déduit de son produit brut pour connaître son produit net, font partie des revenus de quelque autre producteur[3].

  1. Si l’on comprend dans le revenu national le montant des contributions, il faut défalquer du revenu des particuliers le montant de ces mêmes contributions. Si l’on y comprend le revenu des salariés de l’état, il faut déduire des contributions reçues par l’état, les salaires des fonctionnaires publics.
  2. Le propriétaire d’une maison qu’il habite, consomme le service annuellement rendu par sa maison. S’il ne l’entretient pas, et si en conséquence elle perd chaque année une partie de sa valeur, il consomme, avec le revenu de ce fonds, une portion du fonds lui-même.
  3. Des exemples sont indispensables pour bien entendre ce