Page:Say et Chailley-Bert - Nouveau dictionnaire d'économie politique, supplément.djvu/121

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élf prolonf^res, et lo gouvernement a assumé les obligations <iui élaiont ducs aux anciens niailros, en dovcnaiil, à leur piaco, créancier des paysans. La commune devait conserver son principe de redistribution périodique, à condition que les deux tiers des paysans décidassent de l’efTectuer  ; chaque individu est dépendant de la commune, à moins iju’il n’obtienne la permission de la (juittei’  ; il peut aussi payer loul ce qu’il doit, et se libérer d’un seul coup, mais cela n’arrive qu’exceptionnellement. Cependant, il parait que non seulement b’S paysans en généial ne désirent pas qu’il soit procédé à une redistribution des terres, mais encore que le Gouvernement jugeiait nécessaire, au moins pendant une certaine période, d’en refuser régulièrement l’autorisation, parce que les parts de terre sont devenues trop petites pour la subsistance d’une l’amilb’. En somme, la commune présente réellement tous les caractères de ce que beaucoup de ses partisans se sont proposés d’en faire  : une institution socialiste. Les individus manquent du stimulant qu’apporte la concurrence, et au lieu d’être liés les uns avec les autres par des rapports mutuellement et réciproquement profitables, ils savent trop bien que le travail de chacun profiterait aux autres et non à son auteur. Il n’y a rien qui s’oppose à l’augmentation des familles  ; seulement, la moitié des enfants nn-urent dans la première année. Voyez, d’autre part, pour le caractère de nouvel esclavage de la commune  : Classes rliuales (1).

( I ) Le baron Auguste von Haxthauson, Studien liber den inné nn Zuslûiid  :-u, thn Vollcsleben und in besondcrem die lândli- clieii Eiiiiichtiinyen Jltisslands, lSi7-\Sa^, Études sur la situation iiitérir’ure, etc., I81S-1853  ; Dielândliche Xerfassung fiiiss!ands, 1866  ; l)e l’abolition par voie législative du partage égal et temporaire des terres da7is les Communes vui^et, 1838.

l’ainii ceux qui, sous l’influence de M. Ilaxthauson, ont accepté la commune russe comme " la nouvelle formule de la civilisation »  : Kliomiakur, Juri-i Saniariue, Coustunlin et Ivau Aksakof, les deux ficres Kireievski. Comme radicaux, Alexandre llerzeii, dans le journal le liolokol, et ses amis. l)"autre part, comme adver.-aires de la commune, M. Tcliitche- riue et d’autres qui sont de vrais libéraux, « gens de l’Ouest » dans le Jtusski Yestuik, en 1850, et qui renient l’antiquité de la commune. Beliaief, au contraire, la soutfuait. dans une autre publication périodique, Itusskaja lirsseda, de même que Kr>line, Jurri Saraariiie, Butovski, Stiikof, Mi- chailof, Néjélel’et autres  : dans les Commissions, .M.M. AksakoT, Samarine. Solovief, Koclielef, ce dernier professant ouvertement des théories socialistes ou communistes, Vladimir Tclierkaski. Valyef et même Kaveline. Tchemichef était entièrement socialiste et fut, sous quelques rapports, le fondateur du nihilisme.

Sur Nicolas Milutine, Voy. Anatole Leroy-Beaulieu dans son livre trop flatteur, Un homme d’Etat russe, 1884.

La discussion fut continuée plus tard  : Sokulofski, Kochelef, Trirogof, Boboru<kine, le prince Vasiltcliikof défendant le mir et le droit de chaque individu à la terre  ; Leschkof prouvant, au contraire, que tel n’était pas le cas dans les petits villages qui existaient autrefois. Toute cette discussion


9. Colonisation teutonique sur sol slave.

La colonisation teutonique sur sol slave a créé le système rural de tout le nord-est de l'Allemagne et en partie aussi celui du sud-est  ; d’après l'opinion des Allemands, elle a eu également beaucoup d’iniluence sur le développement des pays d’origine polonaise, sur celui des autres Slaves en Autriche, notamment sur celui des Bohèmes et des Moraves ainsi que sur celui de la Hongrie. On se trouve là en face d’une situation mixte  ; car, avant que les Allemands n’eussent rejujussé ou subjugué les Slaves dans inesque la moitié du pays qui forme aujourd’hui l’Allemagne et l’Autriche allemande, c’étaient les Slaves qui occupaient, depuis le n<= siècle jusqu’à l’établissement du limes soriibicus par Charlemagne. de grands territoires s’étendant jusqu’à la Vistule, territoires qui avaient eux-mêmes été occupés antérieurement par des Teutons, comme il apparaît des récits de Tacite. Dans tous ces pays, on trouve cepen-

a eu lieu principalement en russe  ; on peut lire pourtant en d’autres langues  : Anatole Leroy-Beaulieu, L’ Empire des Tsars et des Russes, 1881-1880  ; — Joh. von Keus>ler, Zur Geschichte und Kritik des bàuerlichen Grundhesitzes in Russland, 1876-1887, avec un grand nombre d’articles de revues  ; Erigelmann, professeurà Dorpat, Die Leibeiqenscnaft in Russland, )S8i, etc.  ; K. U. Kaveline, Die bûuerlirche (jemeinde in Russland, en traduction allemande, 1877  ; Tchitcherine.dans un article sur le servage russe, paru dans le Dictionnaire de la politique de EluntscMi  : les écrits de Julius Eckardt, qui concernent surtout les provinces baltiques, mais qui ont trait aussi à la Russie  ; Sehédo Feroti (le b :irou Firks), le Patrimoine du peuple, 1868  ; Maxime Kovalevski, Modern Customs and Ancient Law of Russia, 1801, conférences faites à Oxford.

Klucliewsky, professeur à l’Universilé de Moscou, a démontré que le servage existait déjà avant Boris Godunov (Les hommes d’argent dans le .wi» siècle), que des terres appartenaient alors à l’église et aux grands seigneurs. Boris Godunov protégeait les petits nobles.

Sur les grandes fermes du nord de la Russie, M. P. S. Jelmieuko et, après lui, sa veme, Madame Alexandra Jefiraenko  : Situation des paysans du nord de la Jîassie, années l8Si-83, en russe.

Sur le Zadrouga ou communauté familiale des Slaves du Sud  : l-’edor Demélic, Le droit coutumier des Slaves méridionaux d’après les rec/ierches sur la communauté par M. -M. V. Bogisic, 1877  ;— F.-S. Krauss, Sitte, der Sudslawen, 1885  ; — M. de Laveleye, Sumner Maiue et autres.

Sur la communauté familiale, chez les Petits-Russes, spécialement M. Lazarewski et M. Ivan Loiltclli^ki de Kief (dans la Revue internationale de Sociologie, juin IS’Jô).

Sur le système qui fait sortir des communautés les grands villages de la Russie centrale, des slavophiles tels que .\ksakof, k’ostomarof. Kohniiakof, Beliaief et même d’autres qui ue sont d’ailleurs pas des adhérents de théories sans l’ondemenl, par exemple MM. Kaveline et Engelniaun. Sur le sysième qui veut que les tribus et les gentes, et non les familles, aient été les propriétaires originaires  : Ewers, von Kenlz, l’historien Schafarik, Sergejevich, Ivanischef, Gorichakof, Solovjef, Tchitcherine. Sur le système que la généralité des paysans russes ont vécu anciennement chacun séparément. M. M. Tchitcherine, Sergejevich et autres. Encore les livres d’un caractère général sur la Russie  : Mackenzie Wallace, Tikhomirov, Stepniak (socialiste) et autres  ; — Sur l’histoire de la Finlande  : Yrjô Koskinea


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