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DAVID


tl’.’iliord que l’iili’o df roniplacor ]c troi- j>ar la vciilt’ t’st née de l’iiiiliulive iiidividut’llf, et (juc rKtat l’a faite sienne plus tard, en frappant des lingots égaux de valrur et de poids, et finissant par croire qu’il pouvait leur attribuer une valeur arbitraire.

Il nous montre les graves conséquences de cette erreur économique, ces rois faux- niunnayeurs qui, ajoute-t-il spirituellement, « semblaient ne poursuivre chez leurs sujets le crime de fausse-monnaie que pour se réserver le privih’ge de le commettre », ces banqueroutes et iierturbations économiques (lui ruinèrent le crédit de l’État  ; car, IKtat est le premier ])uni de toute fraude qu’il commet en cette matière, car, si cha([ue con- sommateur est frappé, combien plus ne perd pas l’État qui est le plus grand des consom- mateurs.

Il fait alors une rapide étude des rapports intrinsèques des deux métaux monétaires dans tous les temps et tous les pays, jus- qu’au fameux rapport 1 à l."J,o, qui lui semble exact à l’époque où il parle, mais qui pourra varier, et être modifié sans por- ter atteinte à la Constitution de l’I^tal. Mais il ne voit pas dans cette hyjjotlièse plausible d’un changement de valeur, une raison pour démonétiser l’or, comme le projet en avait été déposé au Tribunat. Il montre alors l’im- portance de chaque métal suivant la nature de ses fonctions  ; l’or sert aux voyages à cause de son petit volume, et surtout aux compensations de créances internationales  ; l’argent est le métal de paiement par excel- lence à l’intérieur du pays, et le cuivre sert aux usages communs et quotidiens  ; il blâme seulement le billon qui contient assez d’ar- gent pour tiomper le public et trop peu pour être estimé des banquiers. « A quoi servirait, dit-il, la mesure préconisée, on n’a pas l’intention, ni surtout la possibilité de bannir l’or de la Républi(|ue  ; dès lors, on s’en servira dans les transactions, mais comme les bases de l’échange avec l’argent ne seront plus fixées par la nation, la spé- culation en protitera, le trouble sera jeté dans nos caisses ])ubliques, et l’on n’aura réussi qu’à faire proliter les banquiers des perles du contribuable, ce ne peut être le dessein du gouvernement.

Il convient donc de conserver actuellement un rapport légal de 1 à 15,’), sauf plus tard à le modilier, si la valeur relative des mé- taux varie  ; mais au lieu de troubler la con- fiance du public si impressionnable en ma- tière tinancière, il faut la ramener en main- tenant, au moins temporairement, la stabi- lité par une loi  ; en frappant des monnaies de bon aloi, en relation avec le système


métrique adopté pour les autres unités de mcisure, en exigeant une retenue jtour cou- vrii- lus frais de fabrication et pour empêcher surtout les spéculateurs de jtroliter des petites variations du change au détriment du commun des contribuables, et montrer par l’exemple tout-puissant de l’Ktat créan- cier, l’égalité parfaite entre l’or et l’argent comme moyens de paiement. »

Ce discours produisit un grand effet sur le Tiibunat et contribua à faire mainti-nir la nouvelle législation monétaire qui pro- duisit jusqu’à nos jours ces excellents résul- tais, qui ont fait delà France une des pre- mières nations au point de vue monétaire.

Ukm  : Caiien.

Bibliographie. Dabu, Discours sur les monnaies au Triijunat (3 germinal an XI  ;.

Le Consulat et l’Kmpire.

DAVANZATI (Bernardo) Io20-160G, mar- cluiiul IloieuLin, qui retourna dans sa ville natale après avoir quelque temps été établi à Lyon, et s’y adonna au commerce et aux lettres, est célèbre en Italie jiar une traduc- tion de Tacite dans laquelle il a réussi à l’emporter en concision sur l’original. Il a encore écrit un traité de l’agriculture en Toscane, une histoire du schisme d’Angle- terre, une Lezione suUe monete et une Notizia dei Camfji  : ces deux derniers opuscules figurent dans la collection Custodi (Vol. II. Parte antira).

La Notizia est un exposé clair et succinct du mécanisme des échanges et du change. Dans la Lezione, Davanzati expose avec une remar- quable clarté l’origine et le rôle de la mon- naie et termine en mettant les souverains en garde contre toute tentation de l’altérer  : « Ce qu’ils gagnent une première fois sur leurs pauvres peuples, ils le reperdent autant de fois qu’ils font de recettes en monnaie mauvaise ». Il voudrait que la valeur de la monnaie fût telle <> qu’on pût sans perte transformer comme un animal amphibie la monnaie en métal et le métal en monnaie ». Jusqu’aux frais du monnayage devraient donc demeurer à la charge du prince. Davanzati ne consent pas à ce qu’on prenne des me- sures contre l’exportation de la monnaie droite  : « On n’y court aucun danger  ; on ne la donne pas à qui l’emporte  : elle lui coûte le prix de la bonne et il y laisse, comme on dit, de son poil. S’il la refait mauvaise, comme mauvaise il la dépensera et l’échangera. »

DA’VID ’Christian-Nathan’*. — Économiste et homme d’Etat danois i7ïi3-lS74i  ; fils d’un riche commerçant juif de Copenhague, bap-


DAVID