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iiiinéf priiicipalcnifiit par les n(’’Cossil(is de la culliiru, plus graiule dans les rogioiis de tiomciit dans l’Esl, iiiuiiidre dans los régions de laiti’pio dans l’Oiiest, surtout la où l’on produit du fronuigo, (jui est pres(iuc la seule produclion qui paraisse èlrc d’un succès (li’cisif pour le petit fermier  ; elle subit aussi l’influence de la nature du sol, le sol argi- leux tHant plus propre au grain, d’autres variétés du sol étant meilleures pour l’agri- culture mixte, les terres les [dus infertiles ne S(!rvaiit qu’à nourrir de grands troupeaux de moutons de race adaptée au milieu  ; elle varie aussi avec tout le développement social et industriel, avec l’art agricole, avec les prix des produits  ; Arthur Young regar- dait, vers la fin du dernier siècle, 300 acres comme l’étendue normale d’une ferme  ; il trouvait que les hauts prix des produits, liendant la grande guerre, avaient conduit à reilislribuer les terres du sud de l’Angleterre en fermes d’une moindre étendue qu’aupara- vant  ; plus tard, on voit ces dernières dis- paraître à leur tour auprolitdes plus grandes fermes avec lesquelles elles pouvaient difli- cilement lui ter en production de froment.

On voit l’étendue suivre les exigences de la culture  ; mais lentement, parce qu’il ne sert guère de changer les constructions et autres arrangements si le profit n’est pas très considérable. Comme nous l’avons déjà remarqué, l’étendue est la résultante d’une foule de circonstances, qui trouvent toutes leur expression dans la valeur d’achat et dans le loyer en cas de fermage. Et si quelques- uns croient que l’Angleterre doive entrer beaucoup plus largement dans la voie des productions qui sont le côté fort des petits fermiers  : les légumes, les fruits (citons, par exemple, les recommandations de M. Glad- stone pour la jiroduction de petits fruits, groseilles, cassis, des confitures, etc.), la vo- laille, toutes choses qui sont maintenant grandement importées, d’autres les regardent comme des productions relativement peu adaptées au climat, au caractère des cultiva- teurs, à la répartition des capitaux. Une plus grande diversité de productions en même temps que chacun se spécialise, est, du reste, en Angleterre comme partout, ca- ractéristique pour les temps modernes.

4. Développement historique.

Toute la situation est bien, comme dans les autres pays, un résultat du développe- ment historique et spécialement de iancieni\c liberlt’. De bonne heure il se forme un peuple, sous l’intluence de l’unité de race entre les Anglo-Saxons,les Danois, qui avaient conquis plus de la moitié du pays, et les Normands,


qui n’i’taient que des Danois francisés. Sous le r(’’gime puissant des rois normands, tout le |»euple. y compris les seigneurs, fut forcé de servir filial, sans qu’il y eût de privilèges particuliers oppressifs. Les rillains et autres r lasses moins libres (Voy, Classes rurales) remplaçaient df\jà dans le xiii" siècle leurs prestations par de l’argent  ; et, avec la monnaie, suivait la liberté personnelle au lieu du service personnel. Leurs redevances étaient, comme d’ordinaire pour des tenan- ciers i)crsonnellement dépendants, délermi- nées par la coutume. Le résultat fut une lenure fixe et des redevances qui n’aug- mentèrent pas avec la valeur de la terre. En réalité, les copyholders possédant selon les registres seigneuriaux, d’après la « copie » de ceux-ci, et embrassant la moitié des cultiva- teurs, devinrent des tenanciers héréditaires en efTet presque égaux en droits aux pleins propriétaires, freeholdcrs.

Ce sont ces cultivateurs anglais, les yeomen et, avec eux, les copijholders, qui ser- vaient comme archers et qui défirent la che- valerie française à Crécy et à Azincourt. Fortescue dit, sous Henry VI, qu’aucun pays n’avait un si grand nombre de cultivateurs moyens. Les freeholders à 40 sh. de rente qui eurent le droit de vote au Parlement de 1430 en représentaient une partie. Ce son lies grands seigneurs qui ont surtout soulTcrt et, en grande partie, péri sous les guerres des Deux Roses. Thorold Rogers trouve communément des contrats de fermage de sept à dix ans, dans les xiv’’ et xv« siècles  ; mais le fermage libre fut une conséquence naturelle et heureuse de la liberté personnelle et de la situation fixe et relativement claire de la propriété. Ce n’est que la dépendance personnelle qui en- gendre les rapports mixtes relativement à la terre.

Les lois sévères contre le vagabondage, édictées dans la dernière partie duxiv^ siècle, et, beaucoup plus tard, les lois qui fixent le séjour des pauvres, concernent les ouvriers plus que les cultivateurs proprement dits.

Sous LES TUDOHS, uuc sorto de révolution a aussi lieu quant aux ouvriers  : mais elle vient de causes purement économiques. Dans la politique, les Tudors sont plutôt favo- rables au peuple  ; ils sont les successeurs des Yorkistcs opposants de l’aristocratie lancas- térienne. A cette époque, on n’a guère peur de solutions même radicales  ; on discute la fixation des rentes, des fermages et l’on veut empêcher, en vain, la diminution de la cul- ture du blé. La confiscation des monastères eul de dures conséquences pour les pauvres. Mais ce qui exerça surtout de l’influence, eu amenant au défrichement des pâturages corn-


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