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HUFELAND


la connaissance de Michel (MievaliiM’ i(ni lui ouvrit les colonnes du Journal âea Débats] sauf quelques interruptions, il y collal)ora jusqu’à sa mort. Il y publia d’abord des articles sur la statistique et sur Téconomie politique  ; il traita les mêmes sujets au Journal des Econo- mistes, à YEncyclopcdie du xix» siècle, à r.4?î- nuaire encyclopédique, etc. Il publia de 18b6 et 18o8 deux ouvrages importants sur des questions iinancùères  : Jean Law et Dus Cre- ditwcscnin Frankreich  ; il fit aussi paraître une traduction, en allemand, des leçons de Michel Chevalier, Le premier en France, il fit connaître les banques populaires alle- mandes et plus tard s’occupa avec ardeur des Sociétés coopératives. Il y consacra une partie de sa fortune et fut membre fondateur de presque toutes les Sociétés coopératives qui furent créées dans les dernières années de l’empire. En 18o0, il commença la publica- tion de TAnnuaire international du Crédit public, qui ne parut que trois ans, mais que l’on consulte encore avec profit. Il publia en 1861 le traité de commerce franco-allemand  ; il s’y montrait partisan de la liberté com- merciale.

Les événements politiques qui se passaient en Hongrie ramenèrent l’activité de Ed. Horu sur ce point  ; il entreprit une campagne de presse dont le souvenir est resté dans la mémoire de tous ses compatriotes. 11 publia de nombreux articles sur la Hongrie dans la presse française, belge, allemande, anglaise, etc., et lit paraître de nombreuses brochures, entre autres  : La Homjrie et VAiUriche de 1848 il 18o9, L’/ Hongrie et la crise européenne, Liberté et Sationalité, les Finances de FA utriche, La Hongrie en face de l’Autriche, etc. Il fut reçu en 1859 membre de la Société d’Économie politique et devint l’un des orateurs les plus assidus.

En 1864 E. Horn se rendit en Egypte oii on l’appelait pour aider à la reconstitution éco- nomique et financière du pays. Sous son égide, des institutions de crédit furent fondées. Il fut nommé membre de V Institut d’Egypte et prononça lors de sa réception un discours denolant une profonde connais- sance du pays. Pendant son séjour au Caire et à Alexandrie, il envoyait au .lournal des Débats, les Lettres du Delta. 11 revint en France et fut l’un des principaux fondateurs de c< l’Avenir national ». 11 fut appelé à déposer dans l’enquête sur le renouvellement du pri- vilège de la Banque de France. Sa déposition fut une des plus remarquables. Il en publia le résumé l’année suivante sous le titre de La liberté des Banques qui parut simultané- ment en allemand et en hongrois. La même année son travail sur Hoisunillebert était


couronné par l’Institut et paraissait pou après sous le titre  : L’économie politique avant les ritysiocrates. Cette sorte de naturalisation intellectuelle elles autres travaux économi- ques de E. Horn lui valurent la grande naturalisation.

L’un des premiers, il usa de la loi du 6 juin 1868 et présida de nombreuses réunions publiques  ; orateur très écouté, il ne cessa de parler en faveur des droits du peuple. Il publia à cette époque le Bilan de rEmpire qui eut de nombreuses éditions en quelques semaines et fut bientôt suivi du Salut au troisième luilliard. Il refusa la candi- dature que lui oll’rait le septième arrondis- sement pour les élections de 1869  ; sa patrie enfin rouverte le rappelait, il s’y rendit et fut élu député de la ville de Presbourg. Il devint le véritable leader de l’opposition. Il publia plusieurs ouvrages et consacra ses eiïorts et sa science à la renaissance économique de son pays et y devint secrétaire d’État. Il mourut le 2 novembre 1875, à peine âgé de cinquante ans.

Pendant la guerre franco-allemande, il avait lutté dans la presse et au Parlement en faveur de la France. Son fils a réuni et traduit ses discours et ses articles qui ont paru sous le titre  : La grande nation en 1870-1871, avec une préface de Jules Simon.

HUFELAND (Gottlieb), 1760-1817, né à Dantzig, enseigna la science du droit suc- cessivement dans les universités allemandes, d’iéna, de Wurzbourg et de Halle  ; de 1808 à 1812, il fut bourgmestre de Dantzig, sa ville natale, devenue ville libre à l’époque où Na- poléon victorieux remaniait à son gré la carte de l’Allemagne.

M. Roscher range Hufeland parmi les dis- ciples allemands d’Adam Smith et Hufeland exprime en efi’etune vive et judicieuse admi- ration pour le maître écossais dans la préface de ses iSouveuux pri)icipes de réeonomic jwliti- que fondés sur la critique et la justification des conceptions fondamentales des biens, de la va- leur, des prix, de la monnaie et de la 7ic/icssc na- tionale [2 voi. 1807 et 1813). Hufeland, cher- chant avant tout les bases philosophiques de l’économie politii^ue, fait une très large jiart au rôle joué par l’élément psychologi- que  ; })our lui « les biens [Giiter) ne sont biens qu’en vertu de la représentation que s’en font les hommes comme but et comme moyens d’atteindre ce but ». Comme consé- quence logique de cette assertion, ce n’est pas laproportion entre l’ofTre etla demande, (jui détermine les prix, mais l’opinion qu’ont les hommes de cette proportion. Il attache par suite infiniment moins d’importance


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