Page:Say et Chailley-Bert - Nouveau dictionnaire d'économie politique, supplément.djvu/203

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éclorc. De nièuio il fail de la rente foncière une nianileslalion spéciale d»  ; la prime ^"^éné- rale à la rarelé, aulre lendance (jui a ses représenlauls allilrés de nos jours.

Par conlre, cet écoiionùsle idéaliste est le ]ireuiier ([uiaildistinjj^ué en Allemagne entre les i>rotits de Tcntrepreneur et les intérêts tlu capital, ce qui s’explique par l’eslime toute particulière qu’il faisait de J.-B. Say.

D’ailleurs lliireland,qui s’est surtoutadon- né aux études juridi(|ues et métaitliysiques, lirofesse les tliéories l( ;s plus individualistes ilans ses ouvrages sur le droit. Pour n’en citer qu’un exemple, il déclare qu’il est de droit naturel que les époux jouissent de la l’acuité de stipuler toutes leurs obligations futures dans leur contrat de mariage et ac- ceptent ou rejettent à leur gré la nionoganiio, la polygamie ou la polyandrie  ; selon llul’e- land, le droit naturel admet les unions tem- poraires et ne connaît pas les degrés de pa- renté prohibilil’s du mariage.

Bibliographie.

lùisciiEii, Gcsch. a’cr Xat. OJ/conomik in Deuischland , j>p. t)o4-G6i.

HUME (David) 1711-1776 ;. — Philosophe, historien et économiste, précurseur d’Emmanuel Kant dans la philosophie et d’Adam Smith dans l’économie politique, il appar- tient aux grands hommes qui inaugurent la période de la fin du dernier siècle, où la pensée affranchie veut aussi régner dans la vie pratique. Appartenant au cercle des penseurs écossais et tenant de la France la clarté et la précision d’expression, il devint une des grandes ligures dans ce siècle qui proclama l’amour de l’humanité, la liberté et l’égalité. Sa philosophie sceptique, qui se base sur les phénomènes extérieurs, arrive à la causalité et à l’universalité ; par là, Hume devient un des créateurs de tout ce développement intellectuel de la science de la pensée, de la philosophie, du droit et de la politique, et de l’économie politique. Il mou- rut l’année où Turgot tombait du pouvoir en France, où les États-Unis déclarèrent leur indépendance et où Adam Smith publiait son grand ouvrage.

Fils d’un riche propriétaire de terres de l’ancienne famille des Hume de Douglas, mais ayant peu de fortune, il s’essaya sans succès, après avoir été à l’Université d’Edim- bourg, au droit et au commerce.

A l’âge de vingt-trois ans, il passa en France pour y vivre tranquille selon ses


moyens ; il passa trois ans à Reims et à La Flèche, en Anjou. Revenu en Angleterre, il publia, en 1739, sans succès, son Traité sur la Nature Humaine, qui, remanié et publié sous le titre de Recherches sur l'entendement humain, souleva de nombreuses contradictions, spécialement en Ecosse, pour ses libres pensées.

Ses Essais moral, political and litteracy (1742) réussirent brillamment et c’est dans leur seconde édition de 1753, Essais and treatises on several subjects (traduits en français par Le Banc, Dresde, 1758) que parurent ses excellents Essais économiques.

En 1740, il fut secrétaire du général Saint- Clair dans une malheureuse expédition en France et, en 1748 et 1749, il fut attaché a une mission militaire que dirigeait le même général à Turin et à Vienne. A Edimbourg, ses opinions de libre-penseur l’avaient em- pêché, en 1744, en 1740, etde nouveau en 175l, d’obtenir une place de professeur a l'Université. De retour dans le pays, il fut nommé bibliothécaire à la bibliothèque des avocats (l702) et trouva, dans cette position, de grandes facilités pour les études qu’il publia dans sa grande Histoire de la Grande-Bretaqne (1754-1761), continuée plus tard par Smollet et Hughes, grand ouvrage qui forme un total de dix-sept volumes (1848-1804). Cet ouvrage fonda sa célébrité, quoiqu’on lui reproche d’être trop tory et trop Écossais, et quoique sa clarté française le fasse appeler par Samuel Johnson un « écho de Voltaire », et fasse parler de la structure française de ses phrases.

En 1763, il suivit lord Herfort comme secré- taire d’ambassade à Paris, où il resta trois ans et noua des amitiés avec Diderot, d’Holbach, Helvélius et autres encyclopédistes et où le gros et laid Écossais devint le lion des salons. Il ramena avec lui J.-J. Rousseau en Angleterre, et en fut récompensé par la colère de l’excitable philosophe, qui se déclara déshonoré par une tentative qu’avait faite Hume pour lui procurer une pension du gouvernement. Hume accepta encore, en 1767, le poste de sous-secrétaire d’État, mais se retira, en 1709, à Edimbourg, alin de vivre exclusivement pour la science.

Sa philosophie et son Historie sont inséparables de son économie politique : on y retrouve sa méthode et sa tendance philosophiques, son savoir et sa manière pragmatique historiques. Il discerne et explique les causes des phénomènes économiques. Il se rend un compte très clair de l’utilité du commerce, de la richesse qu’il produit et de son influence sur la politique et la civilisation. Le travail crée les richesses, mais


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