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A Dublin  : l,o7 ;S,o3  ; 89,90. Dans 261 autres villes  : ib,20  ; H,9i  ; 72,80. Dans les grandes affaires anglaises qui forment la grande masse de transactions, la monnaie entre ainsi à peine pour 1/2 p. 100. Pour tout le pays, on l’a estimé à 2 p. 100.

Pour la Belgique et la France, M. Pierre des Essarls donne des renseignements dans le Journal de la Société de Statistique de Paris de mai 1800. La banque de Belgique recevait, en 1895, 3,08 p. 100 en espèces et 90,32 p. 100 en billets et en mandats. De 1871 à 1801, pé- riode dans laquelle on établissait une distinc- tion entre les billets et les mandats, ces premiers atteignaient la proportion de 44, 4o p. 100  ; depuis 1880, cependant, elle demeurait toujoursau-dessousde 44,4op.l00. Depuis 1889, quand on commença de distin- guerentre l’or et l’argent, l’or a été 0,70p. 100  ; l’argent qui est en réalité une monnaie fidu- ciaire, 3,78 p. 100.

La Banque de France recevait, en 1805, 2,65 en espèces  ; 23,87 en billets  ; et 74,08 des paiements furent faits par des virements. Si l’on compare les ditTérentes périodes, on voit continuellement les virements grandir aux dépens des paiements en espèces et en billets. Les enquêtes au dehors de la Banque donnent relativement moins de billets  ; en 1891, 80, ol en billets et 19,49 en espèces  ; contre 07,63 et 32,37 à Tenquête de 1885 et contre 92,68 et 7,32 comme la relation entre billets et espèces à la Banque de 1 891 . Les in- formations des diverses grandes banques ne dilTèrent pas beaucoup entre elles. De même des renseignements donnés à M. des Essarts de la part d’une compagnie de chemin de fer et d’une grande maison de détail à Paris n’étaient non plus très différents  : à celle-ci 74,21 en billets, 23,68 en or et 2,11 en argent. Or il faut se rappeler qu’en France le système des chèques n’est encore guère développé et qu’au contraire la circulation métallique est beaucoup plus grande que dans les autres pays de l’Europe.

La monnaie aujourd’hui ne forme partout qu’une petite partie de tous les moyens de circulation, et si l’on dit que les chèques supposent les mêmes montants comme dé- pôts dans les banques et ne représentent donc aucune économie, on oublie que les banques emploient ces dépôts au même litre que le reste de leur capital  ; tout au plus ce n’est qu’une partie de ces dépôts qui est la réserve de la circulation des chèques absolument comme de l’émission des billets. La réelle économie, qui résulte de la pos- sibilité de ne garder qu’une réserve peu con- sidérable, puisque les apports et les retraits se contrebalancent grâce au nivellement par


CIRCULATION MONETAIRE

lo grand nombre des cas, est le principe même des affaires de banque.

Pour calculer l’importance des services que rendent les virements des grandes ban- ques, M. Pierre des Essarts (dans le Journal de la Société de Statistique de Paris, avril 1895) prend la moyenne des sommes versées au crédit des comptes courants et des sommes qui leur sont débitées, et il la divise par la somme des soldes ou des différences entre les crédits et les débits, balances qui restent sur les comptes. Il ne lui a pas été possible d’avoir des renseignements de la Banque d’Angleterre ni des banques d’émission aux États-Unis  : mais pour la Banque de France, celle de l’empire allemand et celle de Belgi- que, il arrive, pour 1894, comme nombres d’unités qui signalent la vitesse à ceux-ci  : 127-101-129. Malgré le montant très considé- rable qui a passé par comptes courants à la Banque de France, environ 57 milliards de francs, la vitesse a donc été plus considéra- ble à la Banque de Berlin  ; la raison en est que le système des chèques et des compensa- tions, encore beaucoup en retard comparé à l’Angleterre et aux États-Unis, est pourtant plus développé en Allemagne qu’en France et en Belgique. Le service qu’ont rendu les soldes dans les pays peu développés est cependant peu considérable comparé à tous ces chiffres  ; aux Banques nationales du Portugal, de l’Espagne, de l’Italie et de la (irèce, pour 1893, seulement  : 18-14-29-3. Les comptes courants sont naturellement plus immobilisés là où la Banque paie un intérêt. La vitesse augmente dans les bonnes pé- riodes jusqu’au moment des crises et elle baisse dans les périodes de liquidation après les crises.

Il y a une telle différence selon les diffé- rentes habitudes concernant tout l’emploi du crédit, qu’on peut estimer que seulement le tiers ou moins du métal employéactueliement, même dans des États développés comme la France, serait nécessaire si l’on suivait, là aussi, les méthodes du Canada, par exemple. Même contre des projets qui vont très loin celui d’un auteur russe, M. Tsvett, par exemple, qui recommande d’établir une institution de virements internationaux ba- sés sur ledépôtdes rentes d’or  ; (JsiasParnes, Internationales Papiergeld, 1803  ; 0. Heyn, Papier-Wdhrung und Goldreserve fiir dus Aus- land, einMittel zurLosuJUj der Wdhrungsfrage, une recommandation de l’ancien projet do llicardo de n’avoir que des barres de métal précieux) les principales objections sont l’im- possibilité pratique d’y arriver plutôt qu’un manque de logique. Ce sont les faits du com- merce et de l’échange auxquels nous avons


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