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alTiiiit’ dans celle maliOie. Voyez auUes ui- liilcs liiiilant des (lueslions de crédil et de Italique.

6. Les paiements dans le commerce international.

I.esiuélaux précieux juueiilsurluut un lùle iiiininie dans les Iransactiuns intcrnalionales, uii ce ne sont jj ;uère que les dilîérences cons- tantes qui sont soldées par de l’or ou de l’ar- gent. La masse des paiements se fait par des liquidations, des virements, des traites com- merciales ou de banquiers, des traiist’erts télé- graphiques. Comme moyen de solder des dilTé- rences plus constantes, on se sert aussi beaucoup aujourd’hui, sous certaines condi- tions, des effets dits internationaux, de ceux (jui trouvent facilement des placements dans les difTéreuts pays. Les relations entre la Grande-Hretagne elles États-Unis pendant les dernières années olTrent des exemples de transferts de papiers pour des centaines de millions de dollars, dus au développement ditlérent du crédit et du commerce. 11 y a un intérêt considérable à suivre le courant des transactions internationales, dont parle, ])ar exemple, M. Goschen, dans sa Theory of foreUjn ExchaïKje, ouvrage qui a eu un grand nombre d’éditions et a été traduit en plusieurs langues. On y voit, par exemple, comment le bilan se fait souvent par l’intervention d’autres pays, au moyen du soi-disant arbi- trage, c’est-à-dire le choix continuel, par les banquiers, des traites et des papiers à meil- leur marché sur les différentes places, et aussi par d’autres moyens. En Chine l’expor- tateur de thé fait une traite sur Londres pour le compte de l’importateur américain de thé  ; les États-Unis payant en général leur thé et leur soie de la Chine et des Indes et leur café du Brésil par leurs immenses expor- tations de viande, de froment et de coton en Angleterre. BrémeetSainl-Pétersbourg paient de même à Londres leur importation de tabac et de coton. Brème le fait encore pour son colon de Bombay, mais non plus, comme il y a quelques années, pour celui de l’Amérique, l’Allemagne elle-même exportant à présent davantage en Amérique. Les pays Scandinaves ont leur plus grande exportation, de bois de la péninsule, de beurre et de porc des plaines danoises et suédoises, d’avoine de la Suède, dans le Uoyaume-Uni, mais ils achètent encore davantage de l’Allemagne, oîi l’on sait fabri- quer à bon marché et où les commerçants savent trouver, grâce à leurs commis-voya- geurs, et garder, par le crédit, leurs clients. Le résultat est donc que l’Allemagne peut payer une partie considérable de ses achats divers, nationaux ou coloniaux, en Angle-


terre, par des liail’ ;s sur le Danemarli, la Suède et la Finlande, et, en partie, aussi sur la Noivègc. KUe le fait moins à présent qu’autrefois pour ses importations d’Amé- ricfue. Londres est toujours le grand c/ear(/(fy- huusc du monde, situation déveloi)pée par sa position, comme importate-ur universel, sous sa législation libre-échangiste aidée par sa grande force financière et le maintien d’une grande réserve d’or. Berlin a pourtant, dans une certaine mesure, obtenu aussi une position comme place sur laquelle on fait des traites de l’autre côté des mers  ; la Banque de l’Km- l»ire donne de l’or sans demander une prime comme le fait quelquefois la Banque de Urance. La Banque des Pays-Bas suit le même bon exemple au profit d’Amsterdam comme marché monétaire.

Les transactions internationales ne se font pas seulement par des formes de crédit créées directement par le commerce. Si les circons- tances l’exigent, les banqueset les banquiers en créent aussi pour servir à des liquidations momentanées, au cas où, plus tard, d’autres causes d’endettement rétabliront le bilan sans qu’il soit nécessaire de transférer du métal  ; ainsi, après des récoltes extraordi- naires, pendant des crises, etc. Parfois, comme pendant certaines crises, on a spécialement besoin du métal jaune  ; mais en temps ordi- naire, ce sont toujours les formes diverses du crédit qui jouent le grand rôle. Le besoin de métal parait dans ces transactions aussi diminuer avec le développement.

7. Écoles de Banking et de Currency.

Rappeler ce qui forme actuellement le mé- canisme de la circulation n’a pas seulement un intérêt en soi-même. Cela est aussi néces- saire pour comprendre les discussions qui ont eu lieu sur la réglementation de la circula- tion. Elles ont eu une importance qui n’est pas beaucoup inférieure à celle qui est attachée aux discussions sur la liberté commerciale, et elles ont contribué, comme celle-ci, à déve- lopper la science économique.

C’est la dépréciation des billets de la Banque d’Angleterre pendant la guerre contre Napoléon qui donna naissance à ces discus- sions  ; inconvertibles depuis 1797, ils perdent en valeur lorsque le change international de- mande de l’or. Les administrateurs de la Banque prétendent ne pas eu avoir émis une trop grande quantité, puis qu’ils n’escomptent que du bon papier commercial. Une série d’hommes considérables prennent part au débat. Henry Parneil est parmi ceux qui, les premiers, signalent l’émission comme trop forte  ; M. Boyd accuse la Banque des fautes qu’elle a commises, mais il lui est répondu


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