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Page:Saynètes et Monologues, sér. 3, 1884.djvu/132

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TALENTIN 121

SCÈNE IV

LA COMTESSE, moI*.

Il ne comprend rien, tenez I ... Mais rien de rien I Ce serait si simple poartant de jeter ceValentin à la porte ! Qae non pas I... Il raimel II le trouve magnifique ! — Un homme intelligent poartant, monsieur mon mari 1 — Un amateor de physiologie ! Un savant ! Et il vient là me prouver qu’une femme — quelle €i3pèce de femme, je vous le demande ? — peut aimer son domestique IRuy-BlasI Jean-Jacques Rousseau ! Lœlio ! La Marquise !

Tout cela tourbillonne dans ma tête ! — Se faire saigner ?
— Quelle barbarie !... Et quelle sottise ! Un coup de 

lancette guérissant d’une passion ! Est-ce possible ? Ce serait donc cela, la passion ? Pouah ! Mais c*est qu’il faut bien me l’avouer, ce Yalentin, je... je... Non jamais je ne pourrai me confier à moi-même que je... (Slle regarde aatonr d’elle «760 one eonliuioa é^erdae.) qUO JO Taime I (Portant toi mains à sas oroiOes.) Ah ! je ne veux pas même entendre cela ! c’est odieux ! c’est hideux ! c’est laid ! (Atm foreo.) c’est faux !... (AUant et Tenant dans le potit fabn.) Oui, certes, c’est faux ! Je le déteste au contraire, ce grand vilain beau garçon qui ressemble à ces têtes de cire qu’on ne voit plus, Dieu merci, aux devantures des coiffeurs ! . ..Une caricature, ce Yalentin ! La caricature de l’élégance, avec sa cravate blanche nouée géométriquement, ses favoris rectilignes, sa tenue d’une politesse insupportable... D’ailleurs il a le dos voûté. .. Oui certainement, il est voûté. •• ’très-voûté... Et ses bas blancs ! Us tirent l’œil comme des taches qui marcheraient ! — Pourquoi les gens dii monde ont-ils renoncé à la culotte courte ? C’était gracieux ! — Je les vois toujours, les affreux bas blancs de ce Yalentin ! Les attaches sont élégantes, soit, la jambe est bien prise, c’est vrai... Si je dessinais encore, je dessinerais cette jambe-là...