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Page:Saynètes et Monologues, sér. 3, 1884.djvu/230

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L*àLL1ANCE 219

ma foi, tant pis ! je serai mouillée, je serai crottée, je serai tant ce qa’oo voudra, mais je n’aurai pas les mains rouges ! (a son puapliiia^ la repouuant su la taU« «ree hamear.) Quant à tOi... (s’arrAtant et le coDsidéraot.) Ça a l’air bête, uû parapluie I 11 était si facile de faire ça avec un peu plus de goût, il me semble. J*ai là une ombrelle indienne, chinoise, japonaise... £h I bien, mais, elle est charmante ; c’est léger, c’est graveleux, c’est caquet... (viTemeat, Oéeidée.) Eu route 1... — Si j’allais me perdre..., en route ? Je ne suis pas très-forte sur les rues de Paris, moi ; et le soir, ce quartier-là, surtout..., la rive gauche, une ville étrangère... — Jamais je n’oserai demander mon chemin... Pour qu’on sache où je vais I (a«m petit rire forcé.) Uu sergout do viUc. .. uno... femme. . . coupable*.. ^Ud temps. — S’orientant en traçant devant elle et dans le vida avec la main droite, trois lignes droites en érentail, la première à sa gauche, la seconde au milieu, la troisième à sa droite.) Par là, le théâtre Gluny, OÙ je- suis allée, une fois... il y a longtemps, j’étais demoiselle ; le Luxembourg, un jardin où il y a des tableaux, au milieu ; et Saint-Sulpice, où Albertine s’est mariée, par là, à droite..^ C’est de ce côté-là qu’il demeure, près de Saint-Sulpice, un pen avant, un peu après, enfin autour, tourà côté. — Je vais prendre le pont des Arts... et puis je verrai 1 C’est loin. J’en ai pour plus d’une demi-heure, je ne marche pas, moil... ^ C’est très-loin, par là. (Elle prend snr la table on gant, eelui de la main ’ droite, et le met* Tout en se ^ntant, ayao vne aorte de petit frisson.) Ça me fait un drôle d’effet de m’en aller !... de m’en aller pour aller... là ! (EUe s’arrête, prenant sa respiration an pins profond de son être.) Ça m’étouffo 1... Je ne sais pas ce que j’ai... et je tremble... (EUe tombe assise deyant le bureau de gauche et, sileneiense, eoe. tinue de mettre son gant.) CeS gdUtS UOUfs..., OU a UU mal !... (Petit soupir d’épuisement pour se donner le change sur son Téritahle sentiment.} Ah 1 (Soupir moral sinctoe, d’oppression profonde.) Ah t (Neuf heures sonnent. Elle se dresse, tout dAboat, eonmie mue par un ressort. Voix sèche, brève et comme machinale.) Ah !... C’eSt... l’heurO... ? Ouî... (Regardant fixement le pendule. ^ Un temps.) NOUf hOUrOS. (Avee terreur.) Ah çà ! maiS ?... à quelle heure vais-je donc rentrer, moi ? — mon Dieu l