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livré à ce passe-temps un jour de sabbat, et les oiseaux s’envolant au moment où ils vont être écrasés.

Ensuite, et jusqu’à l’âge de trente ans, le même silence que dans nos évangiles, sur une existence que l’évangile arabe déclare privée momentanément de tout miracle[1].

II. LE MINISTÈRE DE JÉSUS, D’APRÈS LE CORAN ET D’APRÈS LA TRADITION MUSULMANE.

La vie publique et l’enseignement de Jésus, qui remplissent les trois quarts de nos évangiles, mais sur lesquels se tait la tradition des apocryphes entre les évangiles de l’enfance et les actes de Pilate, sont, principalement pour cette raison même, à peu près laissés de côté par le Coran ; et le peu qu’il en dit est assez obscur. Les trois points indiqués plutôt que traités sont : l’enseignement et les miracles ; les apôtres ; la table, souvenir grossier et confus de la Sainte-Cène. Sur ces trois points il sera utile d’ajouter aux maigres renseignements du Coran les données plus larges de la tradition musulmane, tantôt plus fantaisiste, tantôt mieux informée, et pourtant timide, ayant toujours peur de se mettre en désaccord avec le Livre infaillible, et de dévoiler son insuffisance.

Les miracles de Jésus étaient des signes de la puissance divine qui lui était accordée. Il disait aux enfants d’Israël : « Je viens vers vous, accompagné des signes du Seigneur… ; je guérirai l’aveugle de naissance et le lépreux ; je ressusciterai les morts par la permission de Dieu ; je vous dirai ce que vous aurez mangé et ce que vous aurez caché dans vos maisons. Tous ces faits seront autant de

  1. ch. LIV : Miracula arcana et secreta sua occulere coepit et legi operam dare, donec annum trigesimum complevit.