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dieux, repousser ces odieuses tentatives. « Les troubles, a dit Montesquieu, ont toujours affermi les empires. »




Le capitaine de nos gardes ailées, le seigneur Bourdon, n’a pu réussir à disperser les factieux. Il a cru, avec raison, devoir reculer devant l’effusion du sang, et s’est contenté de couper les vivres et la retraite aux insurgés qui, dans quelques heures, auront à subir les horreurs de la faim. Cette humanité du seigneur Bourdon mérite les plus grands éloges. Les révoltés, s’étant barricadés sous le chapiteau du labyrinthe avec des feuilles mortes et des brins d’herbe sèche, sont, dit-on, en mesure de soutenir un siège régulier. L’espace occupé par eux est d’au moins dix-huit pouces en largeur sur dix de profondeur.




Les bruits les plus contradictoires se croisent et se succèdent. On a été jusqu’à nous accuser, par une ridicule interprétation de notre précédente citation de Montesquieu, d’avoir sous main fomenté la révolte. « Les tyrans, a dit un des plus fougueux orateurs de la troupe, craignent toujours que leurs sujets soient d’accord. » Que répondre à de pareilles absurdités ? Si les chefs d’une nation n’avaient à craindre que l’accord de leurs sujets, ils pourraient dormir tranquilles.