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Page:Scève - Délie, 1862.djvu/16

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Les Blaſons du front, du ſourcil, de la larme, du ſoupir, de la gorge, pluſieurs fois imprimés, & reproduits dans le recueil de Meon, intitulé Blaſons, poéſies anciennes des XVe & XVIe fiècles, Paris, 1807, in-8. François de Billon, dans Le Fort inexpugnable de l’honneur du ſexe femenin, affirme que le roi François Ier, bon juge en cette matière, ne fut pas moins ravi que la ducheſſe de Ferrare du blaſon du ſourcil, comme en rendent témoignage ces vers de Clément Marot :


Mais du Sourcil la beauté bien chantée
A tellennent noſtre Court contentée
Qu’à ſon autheur noſtre Princeſſe donne
Pour ceſte fois du laurier la couronne :
Et m’y conſens, qui point ne le cognois
Fors qu’on m’a dit que c’eſt un Lyonnois.


Marot ne connaiſſait point alors Maurice Seve, mais il ne tarda pas à faire mieux que de le connaître. Amené par les haſards de ſa vie à Lyon, il fut aſſez heureux pour obtenir l’amitié d’un homme chez lequel il trouva, non-ſeulement un généreux appui dans les fâcheuſes affaires qu’il s’attirait quelquefois, mais encore des lumières & des conſeils pour perfectionner ſes ouvrages. Docile à ſes avis, il ne refuſa de les ſuivre que lorſque Maurice voulut l’engager à joindre la théorie à la pratique de la muſique. Marot s’en excuſa par cette jolie épigramme :


En m’oyant chanter quelquefois
Tu te plains, qu’eſtre je ne daigne