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Page:Scève - Délie, 1862.djvu/17

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Muſicien, & que ma voix
Mérite bien, que l’on m’enſeigne
Voire, que la peine je preigne
D’apprendre ut, re, my, fa, fol, la.
Que diable veux-tu que j’appreigne ?
Je ne boy que trop ſans cela.


Dans la réponſe que Marot adreſſe à François Sagon, ſous le nom de Fripelipes, ſon valet, il place Maurice Seve au nombre des meilleurs écrivains de ſon temps & de ceux dont il priſait le plus le ſuffrage :


Par mon ame il eſt grand’ foyſon
Grand’ année, & grande ſaiſon
De beſtes qu’on deuſt mener paiſtre.
Qui regimbent contre mon maiſtre.
Je ne voy point, qu’un Sainct Gelais,
Un Heroet, un Rabelais,
Un Brodeau, un Seve, un Chappuy,
Voyſent eſcrivant contre luy.


Le Promptuaire des Médailles, qui le met au rang des Lyonnais illuſtres, parle de Maurice Seve comme d’un homme d’un rare mérite, remarquable par la vivacité de ſon efprit, & furtout par un talent ſingulier à imaginer des emblèmes, des inſcriptions, des deviſes, des deſſins de trophées & d’arcs de triomphe ; en un mot tout ce qui fait l’âme des décorations publiques dans les réceptions des princes & les autres fêtes de ce genre. Auſſi fut-il choiſi, avec Claude de Taillemont, par le corps conſulaire pour ordonner & diriger l’entrée