Aller au contenu

Page:Scève - Délie, 1862.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


VI.

Libre viuois en l’Auril de mon aage,
De cure exempt ſoubz celle adoleſcence,
Ou l’œil, encor non expert de dommage,
Se veit ſurpris de la doulce preſence,
Qui par ſa haulte, & diuine excellence
M’eſtonna l’Ame, & le ſens tellement,
Que de ſes yeulx l’archier tout bellement
Ma liberté luy à toute aſſeruie :
Et des ce iour continuellement
En ſa beaulté giſt ma mort, & ma vie.

VII.

Celle beaulté, qui embellit le Monde
Quand naſquit celle en qui mourant ie vis,
A imprimé en ma lumiere ronde
Non ſeulement ſes lineamentz vifz :
Mais tellement tient mes eſprits rauiz,