{didascalie|frappant sur son siège.}}
Que peut avoir mon père ? [805]
À ce bruit que j'entends, si je crois ma colère,
Si le fer à la main je cours où j'ois du bruit.
On se sauve aisément à l'aide de la nuit
Ayons de la lumière.
En toute cette rue,
Que j'ai cent et cent fois visitée et courue, [810]
Il ne logea jamais Dame de qualité
Ni fille de mérite, ou de rare beauté,
Qui méritât d'un Comte être galantisée.
L'aventure est pourtant suspecte et malaisée ;
Puisqu'un homme de coeur y trouve du danger, [815]
Et se munit ainsi d'un secours étranger.
Un homme vient à moi l'épée toute nue,
Défendons notre poste : arrête, où je te tue.
Tu mouras le premier.
C'est mon père !
Et c'est toi !
Dom Pedre, mon cher fils.
Ha qu'est-ce que je vois ! [820]
Mon Père ici.
Mon fils, qui t'a dit ma demeure ?
Et comment as-tu pu la trouver à telle heure ?
Ô que non sans sujet ce discours me fait peur !
Il faut mourir Dom Pedre, ou venger mon honneur,
Mais mon fils, je te vois l'âme toute interdite, [825]
Et tu me parais froid alors que je t'excite.
Sais-tu déjà par où notre honneur est taché ;
Car un pareil malheur n'est pas longtemps caché :