Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/225

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Quand on a de l'amour ; mais souvent le courage

L'emporte dessus lui, sans être le plus sage. [1170]

DOM DIÈGUE

Je crains trop de mourir, puisque je vous suis cher :

Si je fais jamais rien qui vous puisse fâcher,

Ne me souffrez jamais : mais voici Roquespine.

LÉONOR

Ha, tout cet attirail de guerre m'assassine !

Ce que vous m'avez dit, ne me peut rassurer, [1175]

Adieu, cruel, adieu, je me vais retirer !

DOM DIÈGUE

Madame, encore un mot.

LÉONOR

Non, méchant, je vous laisse,

Je ne saurais vous voir sans mourir de tristesse.

Elle s'en va.


Scène IV

.

DOM DIÈGUE

Ils s'arment en marchant.

Quelle heure est-il ?

ROSQUEPINE

Il est bien tard.

DOM DIÈGUE

Dépêchons-nous,

Que j'aurai du plaisir à voir battre ces fous ! [1180]

ROSQUEPINE

Je sais fort bien que l'un, n'est pas homme à se battre.

DOM DIÈGUE

L'autre ne se fait pas non plus tenir à quatre.

ROSQUEPINE