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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/267

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Félix cependant parle a Béatrix en secret.}}

Comment ? [445]

ALPHONSE

Il voulait rire ; [445]

Je l'ai prié cent fois, et cent fois de me dire

Où loge Dom Félix ; il m'a traité de sot.

DOM DIÈGUE

Vois-tu, si Dom Félix m'en dit le moindre mot,

Je veux qu'on le contente et qu'on le satisfasse.

ALPHONSE

Je pourrai bien encor lui retoucher la face. [450]

DOM DIÈGUE

Et moi je pourrai bien, si j'en entends parler,

Aux dépens de ton dos t'apprendre à quereller,

Je ne puis refuser Dom Félix qui me prie ;

Retourne vitement à notre Hôtellerie

Quérir mon équipage, et l'apporte chez lui. [455]

BÉATRIX, parlant a Dom Félix

Je vous ai bien cherché, Dom Félix aujourd'hui.

DOM FÉLIX

Et que veux-tu de moi, Béatrix ?

BÉATRIX

Ma Maîtresse

Vous veut entretenir pour affaire qui presse.

DOM FÉLIX

Et ma belle inhumaine est-elle à la maison ?

BÉATRIX

Elle vient à l'instant d'aller à l'Oraison. [460]

DOM FÉLIX

Elle y va bien en vain, puisque alors qu'on la prie,

Au lieu de la fléchir on la met en furie,

Une plainte l'offense, un soupir lui déplaît,

Et toute belle, jeune, et parfaite qu'elle est.

BÉATRIX

Ah ! Mon Dieu, gardez-lui tant de belles Fleurettes, [465]

Quant à moi j'y renonce, et j'en ai les mains nettes :