Aller au contenu

Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/276

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

JODELET, seul

JODELET

L'honneur, ô Jodelet, est un trésor bien cher !

Il faut, ô Jodelet, aujourd'hui bien chercher

Celui qui t'a fait niche avecque tant d'audace, [655]

Et d'une seule main couvert toute sa face,

Téméraire étranger, où te cacheras-tu ?

Qui te peut dérober à Jodelet battu ?

Jodelet, un Démon irréconciliable,

Alors que l'on lui fait quelque affront reprochable. [660]

Encor si coup de poing était le coup donné,

Mais las, c'est un soufflet, et des mieux asséné ;

Et Béatris l'a vu, Béatris la coquette,

Qui l'aura publié bien mieux qu'une trompette.

Mais tous ceux qui sauront que je suis outragé, [665]

Sauront en peu de temps que je suis bien vengé.

Alphonse est derrière qui l'écoute.

Et si je te puis trouver, étranger téméraire,

Écoute en peu de mots ce que je te veux faire :

Je te veux...


Scène II

JODELET
ALPHONSE

ALPHONSE, le surprenant.

Quoi ?

JODELET

Ho, ho, cher ami, c'est donc vous ?

Je viens de préparer une chambre chez nous [670]

Au Seigneur Dom Diègue ; au reste, notre frère,

Nous vous obligerons par notre bonne chère