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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/277

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À faire plus de cas du pauvre Jodelet.

ALPHONSE

Je suis au désespoir de ce maudit soufflet ;

Mais aussi vous deviez en charité me dire... [675]

JODELET

Mon Dieu, n'en parlons plus, ce n'était que pour rire,

Quant à moi, des amis je veux tout endurer.

ALPHONSE

Voilà mon maître, adieu.

JODELET

Ma foi, sans différer

Je devais lui donner un peu sur les oreilles :

Nous étions seul à seul, avec armes pareilles. [680]

Foin, la pitié me prend toujours mal à propos,

Je veux être cruel, et lui casser les os,

Et que dès aujourd'hui, par ce cartel il sache,

Que je me sais venger, alors que l'on me fâche ;

Je le trouverai bien.


Scène III

ALPHONSE
DOM DIÈGUE

DOM DIÈGUE

Alphonse, je suis mort, [685]

Ma foi j'avais raison de me presser si fort,

Le coeur me le disait, celle que j'avais vue,

Qui parut à mes yeux de tant d'attraits pourvue,

Te le dirai-je, Alphonse, elle n'est pas pour nous

Dom Félix plus Heureux, doit être son époux, [690]

Et moi venant chercher une femme à Tolède,

J'y trouve mon malheur, et malheur sans remède :

Car n'ayant pas Lucie (elle s'appelle ainsi)

Il faudra bien se battre, ou l'enlever d'ici.

Sa soeur Hélène est belle, elle est riche, elle est sage : [695]

Mais l'aimable Lucie a mon coeur pour partage,

Et je veux que sa soeur la surpasse en beauté,

Elle gagne sur elle au moins de primauté.