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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/293

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Scène IV

LUCIE
DOM PEDRO
DOM FÉLIX
DOM DIÈGUE
HÉLÈNE
BÉATRIX

Dom Diègue, Dom Félix, et Hélène, paraissent sur le théâtre.

DOM PEDRO

Vraiment, mes beaux Seigneurs, vous me la baillez belle ;

Et si Dieu n'eut fait voir quelles gens vous étiez,

Le gentil passe-temps que vous nous apprêtiez !

Vous, Seigneur Dom Diègue, allez voir votre femme ;

La pauvrette qu'elle est, sans cesse vous réclame ; [1120]

Et le petit Janot est pour ne vivre pas,

Si vous ne retournez vitement sur vos pas,

Vous, Seigneur Dom Félix, sachez que Dorothée,

Devant l'Official Requête a présentée,

Et que deux beaux enfants témoignent contre vous. [1125]

Vous, mes filles, venez, et me suivez chez nous.

LUCIE, faisant une révérence à Dom Félix.

Quand je pourrai servir votre polygamie,

Ce sera de bon coeur.

HÉLÈNE

Ha, Béatris, m'amie.

Qu'est-ce qu'a donc mon Père ?

BÉATRIX

Il a juste raison

De remercier Dieu ; rentrons dans la maison ; [1130]

Rentrons, dis-je ; et laissons, s'ils veulent se morfondre,

Ces beaux jeunes Seigneurs, que Dieu veuille confondre.

DOM FÉLIX

Je voudrais bien savoir quelle mouche a piqué

Ce colère vieillard ?

DOM DIÈGUE

Il s'est équivoqué ;

Car pourquoi me parler de votre Dorothée ? [1135]

DOM FÉLIX

Je sais bien qui m'aura la charité prêtée.