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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/38

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D. Cosme.

On ne sauroit faillir par trop de prévoyance.

D. Blaize.

Vous me parlez ainsi par pure complaisance.
Vous êtes un adroit, dom Cosme, et je vois bien
Que vous accordez tout et ne contestez rien.
Ces maudits esprits doux sont personnes à craindre ;
Mais jusqu’ici de vous je n’ai pas à me plaindre.
Ordugno ?

Ordugno.

Ordugno ?Monseigneur ?

D. Blaize.

Ordugno ? Monseigneur ?Dis-moi quelle heure il est ?

Ordugno.

Il est déjà bien tard.

D. Blaize.

Il est déjà bien tard.Le souper est-il prêt ?

Ordugno.

Il le sera bientôt.

D. Blaize.

Il le sera bientôt.Qu’on me méne à ma chambre ;
Qu’on ne m’y brûle point de pastilles à l’ambre ;
Que le repas aussi soit sobre et limité ;
Car je ne puis souffrir la superfluité.
Ordugno ?

Ordugno.

Ordugno ?Monseigneur !

D. Blaize.

Ordugno ? Monseigneur !Fais bien la sentinelle.
Furette bien par-tout.

Ordugno.

Furette bien par-tout.Je vous serai fidelle.

D. Blaize.

Allons, dom Cosme, allons, montrez-moi le chemin.

Il sort.

Adieu jusqu’au souper, belle au teint de jasmin !