Aller au contenu

Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/439

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et de venir ici trancher du grand seigneur ;
Car c’est là sa marotte.

le commandeur.

                                Il me fait trop d’honneur,
Ma niéce Léonore est fort à son service.

foucaral.

Il ne faut pas douter qu’il ne vous divertisse,
Il est un peu plus fou qu’il n’étoit à la cour,
Jugez ce qu’il doit être avec beaucoup d’amour.

le commandeur.

Nous en régalerons notre chére cousine.

d. alvare.

L’absence de son fils la tue et m’assassine :
S’il étoit marié, je le serois aussi
Avec sa sœur que j’aime, et qu’elle améne ici.
Vous le savez, monsieur, ce que j’ai fait pour elle :
Cependant depuis peu cette mére cruelle
À soi-même, à sa fille, et plus encor à moi,
Différe notre hymen, et ne dit point pour quoi ;
Et ce n’est que depuis que ce fils qu’elle adore,
N’écrivant point, la fait douter s’il vit encore.
Auprès d’elle, Monsieur, vous pouvez m’obliger.

le commandeur.

Je vous entends, il faut la chose ménager,
Et bien prendre son tems.

foucaral.

                                              Avec votre licence,
Je m’en vais donner ordre à notre subsistance,
Et visiter l’office.

le commandeur.

                               Et quand arrive-t-il,
Votre maître Japhet ?

foucaral.

                                Son esprit volatil,
Pressé de son amour qui lui donne des aîles,
Le rangera bientôt auprès des demoiselles.