Scène V.
Amorce le fusil.
Je suis mort sans reméde.
Ou je me trompe fort, ou je vois un voleur
Qui va par le balcon voler le commandeur :
Qu’on lui mette d’abord du plomb dans la cervelle.
Hà, messieurs ! suspendez la sentence mortelle :
Je ne suis point voleur, je ne suis seulement
Qu’homme à bonne fortune, ou bien fidéle amant ;
De plus, on m’a battu bien fort depuis une heure :
Si frais battu, messieurs, est-il juste qu’on meure ?
À grands coups de cailloux qu’on le fasse baisser.
Cailloux à moi ! bon dieu ! ce seroit me blesser ;
Un grand seigneur blessé ne vaut pas le moindre homme.
Ce n’est qu’un discoureur, vîte qu’on me l’assomme.
Tirerai-je ?
Oui, tirez.
Tout beau, ne tirez pas,
Je ne vaux rien tiré.
Jette-toi donc en bas.