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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/479

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elvire.

, mon frére !

d. alfonse.

                                    , ma sœur ! laissez-moi donc parler :
Que délibére-t-on ? je suis tout prêt d’aller,
Pour réparer ma faute, épouser Léonore,
Ou bien perdre le jour, que sans elle j’abhorre ;
Et je répéte encor que je bénis mon sort,
Si mon ange visible a regret à ma mort.

le commandeur.

Le valet de Japhet étant un dom Alfonse,
Vous délier moi-même est toute ma réponse,
Vous priant d’oublier tout ce qui s’est passé.

d. alfonse.

C’est à vous d’oublier, vous êtes l’offensé.

le commandeur.

J’espére qu’entre nous finira la querelle,
Vous donnant Léonore et mon bien avec elle.

d. alfonse.

C’est m’élever au trône en me tirant des fers,
Et me porter au ciel au sortir des enfers.

le commandeur.

Que l’on aille querir ma niéce.

elvire.

                                                        Hélas, mon frére !
Que vous avez coûté de larmes à ma mére !

d. alfonse.

J’aurai peine à fléchir son esprit absolu,
Qui ne démord jamais de ce qu’il a voulu.

le commandeur.

Nous obtiendrons tout d’elle, une juste priére
Parmi les gens d’honneur ne se refuse guére.