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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/485

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le courier.

                         Je n’ai point à parler.

d. japhet.

Et pourquoi non, bourreau ! que je dois étrangler ?

le courier.

Parce que ce paquet de tout vous doit instruire.

d. japhet.

Lis-le donc vîtement.

le courier.

                                Je n’ai jamais su lire.

d. japhet.

Qu’un autre lise donc.

le courier.

                                Je le sais tout par cœur.

d. japhet.

Fais-en donc le récit.

le courier.

                                De par moi, l’empereur.

d. japhet.

De ce visage-là je garde quelqu’idée,
Et j’ai vu quelque part cette face ridée.

le courier.

L’héritier du soleil, le grand Mango-Capac,
Souverain du pays d’où nous vient le tabac,
Prit Coïa Mama sa sœur en mariage,
Du pays du Pérou la fille la plus sage ;
Du valeureux Mango, de la belle Coïa,
Est sortie en nos jours l’infante Ahihua ;
Elle arrive à Madrid pour être baptisée :
De mon cousin Japhet qu’elle soit l’épousée,
Je leur donne un impôt que j’ai mis depuis peu
Tant sur les perroquets qui sont couleur de feu,