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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/486

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Que sur les lamantins du grand fleuve Orillane,
Et mes prétentions sur la riche Goyane.

d. japhet, à part.

Le traître de courier ressemble au reniffleur.
Faites-moi voir un peu le seing de l’empereur.

le courier.

Le voilà bien écrit de sa dextre royale.

d. japhet.

Il n’en faut point douter.

le courier.

                                            La dame occidentale
A deux vaisseaux chargés de précieux bijoux,
De gorges de griffons, de peaux de loups-garoux,
De baume gris-de-lin, de vézugues musquées,
De grandes piéces d’or non encor fabriquées.

d. japhet.

Bon cela.

le commandeur.

                    De guenons qui parlent portugais,
De gros diamans bruts, et de rubis balais.

d. japhet.

Est-ce tout ?

le commandeur.

                        Ce n’est pas la centiéme partie :
Mais il faut faire grace à votre modestie.

d. japhet.

Mais ne seriez-vous point ce maudit reniffleur,
Ou du moins le parent de ce mauvais railleur ?
Si ce malheureux-là m’avoit fait le message,
Je romprois là-dessus tout net un mariage,
L’empereur mon cousin s’en dût-il offenser.
Hé bien ! la belle Iris, vous pouviez bien penser
Qu’un homme comme moi ne manque point de femme,
Vous avez avec nous un peu fait la grand’dame ;