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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/51

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Lizette.

À l’heure que je parle.Et qu’y fait-il si tard,
Cet ennemi commun ?

D. Sanche.

Cet ennemi commun ?C’est une affaire à part.
Vous saurez seulement, que dom Blaize, et dom Sanche
Sont fort bien. Que ne suis-je aussi-bien avec Blanche !

Lizette.

Si vous étiez sorti, vous y seriez fort bien.
Jamais esprit ne fut moins ferme que le sien.
Ô le sot animal qu’une fille timide !
À force de pleurer, elle a la tête vuide :
Mais lorsque la pauvrette a su qui vous étiez,
D’aise elle m’a baisée, et fait cent amitiez.

D. Sanche.

Sait-elle que je suis le déplorable frére
Du trop heureux marquis ?

Lizette.

Du trop heureux marquis ?Elle se désespére
De n’avoir pas le choix de dom Blaize et de vous,
Et de se voir réduite à prendre un tel époux.

On siffle.
D. Sanche.

Merlin ! on a sifflé. C’est mon frére ; va vîte
Ouvrir la porte.

Lizette.

Ouvrir la porte.Et moi, je regagne mon gîte.

D. Sanche.

Ne m’abandonnez pas au besoin.

Lizette.

Ne m’abandonnez pas au besoin.Je ferai
Des merveilles pour vous, ou bien j’y périrai,
Parce que je crois faire une œuvre charitable,
En faisant réussir une amitié sortable,
Outre que j’ai pour vous autant d’affection,

Elle sort.

Que j’ai pour le marquis de juste aversion.