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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/55

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D. Sanche.

Ô destin ! ô amour ! ô toute aimable Blanche !
Pourrez-vous rendre heureux un autre que dom Sanche ?

Il sort.
Merlin.

Ô dom Blaize ! ô dom Sanche ! ô cher couple de fous !
Que le pauvre Merlin va souffrir avec vous !

Il sort.
Ordugno.

Ô cher ami Merlin ! que les fiévres quartaines
Puissent serrer bien fort ces deux têtes mal-saines.


ACTE IV


Scène I

BLANCHE, LIZETTE.
Blanche.

Il ne savoit donc pas mon futur hyménée,
Et qu’à son frére aîné l’on m’avoit destinée ?

Lizette.

Il ne le savoit pas : vous n’auriez jamais cru
Quelle fut sa douleur aussi-tôt qu’il l’a su.
Si vous eussiez ouï ses amoureuses plaintes,
Votre cœur en eût eu de sensibles atteintes.
Jamais un malheureux au fort de son tourment,
N’a maudit son destin plus pitoyablement.
Je n’ai pas pour autrui le cœur autrement tendre ;
Mais quand je songe à lui, je sens le mien se fendre.
Son frére est bien heureux.

Blanche.

Son frére est bienheureux.Son frére est ce qu’il est,
Puisqu’il est approuvé par mon pére, il me plaît ;
Mais j’entends un carrosse.