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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/595

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Lors que les deux guerriers au combat déja prests,

   Le fer doit terminer les divers interests,
   La moindre hostilité cesse de part & d'autre.

AMINTAS.

   Son manquement de foy n'excuse pas le nostre.

NICANOR.

   Il a pris Amatonte, & cette hostilité,
   Nous rend nostre parole, & finit tout traitté.
   Il faut que le trépas de ce Roy des Corsaires
   Nous vange, & tant de Roy qu'il s'est fait tributaires.
   Je veux faire perir par le feu, par le fer,
   Ces ennemis communs, ces Tirans de la mer,
   Et toy, va donner ordre à garder le Corsaire.

AMINTAS.

   Pour son salut plustost tout ozer, & tout faire.


Fin du troisiéme Acte.



ACTE IV



Scène I


OROSMANE.


   Maistre absolu de l'Empire de l'onde,
     Par mille beaux exploits,
   De mon Thrône flottant j'ay fait trembler des Roys,
     Et ma puissance vagabonde,
     En a veu soûmis à ses loix,
   Qui voyoient à leurs pieds tout le reste du monde.
   De ce lieu si voisin des Cieux,
     Où le destin capricieux.
     Avoit ma fortune portée,
     En un moment elle tombe aux Enfers,
     Et languit sous d'indignes fers,
     Quand loin de la voir arrestée,
     Je ne la croyois limitée,
     Que des bornes de l'Univers.