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Page:Scarron-oeuvres Tome 6-1786.djvu/66

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Cette belle avait nom Elvire de Pachéque,
Moi, j’avois pris celui de dom Juan Paloméque.
Nous nous aimions tous deux avecque passion ;
Mais ayant obtenu mon abolition,
Je sortis de Lisbonne et revins en Castille,
Laissant Elvire en pleurs et grosse d’une fille.
Je devois retourner l’épouser, mais la cour
Bannit de mon esprit Elvire et mon amour.
À quelque temps de là j’épousai votre mére.

Stéfanie, cachée.

Dans la relation que je viens d’ouir faire,
Je trouve assurément l’infaillible moyen,
D’obtenir, si je veux, et dom Blaize, et son bien.

D. Cosme.

Le voici qui revient.



Scène V

DOM BLAIZE, D. SANCHE, ORDUGNO, D. COSME, BLANCHE.
D. Blaize.

Le voici qui revient.Je vous croirai, dom Sanche.
Mais allez de ce pas parler d’amour à Blanche.
J’entretiens cependant cet ennuyeux vieillard.
Don Cosme, pourroit-on vous parler à l’écart ?

D. Cosme.

Je suis à vous.

D. Blaize.

Je suis à vous.Hé bien, otre aimable beau-pére,
Consentez-vous enfin que l’hymen se différe,
Ou m’entendrai-je encor l’oreille pénétrer
Par cet impertinent, je ne puis différer ?

D. Cosme.

Je n’eusse pas usé de paroles pareilles,
Pour peu que j’eusse cru vous blesser les oreilles.
Je ne ferai jamais que ce que vous voudrez.

D. Blaize.

Ô que les hommes doux sont souples et madrez !